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 Opéra d’État “Unter den linden“ Berlin   Un DVD de BelAir classics

La salle berlinoise “Unter den Linden“ a toujours été un haut lieu de la représentation

d’opéra en Allemagne et en Europe . L’esprit et les caractéristiques nationaux y sont pratiqués sans complexe de supériorité avec le plus de fidélité possible tout en laissant une large part à la modernité , comme au partage avec d’autres origines, dans un climat de travail au service de l’art lyrique dont sont exclus les stigmates du show business et du vedettariat.

J’aime cette ambiance un peu sévère qui n’empêche nullement les talents les plus exceptionnels de se développer et au final de triompher pour offrir à l’amateur attentif une véritable communion avec les œuvres .

1.   Cosi fan Tutte au Capitole de Toulouse

 

Les prodiges de Jeux de cœurs et de cartes truquées.

Sous le ciel de Naples immensément bleu ! Une douce-amère leçon d’amour sous l’apparente légèreté de mots frivoleset de suaves promesses.

Cosi Fan Tutte, La Suola degli amanti ou en français : L’école des amants revenait tout feu toute flamme lancée sur la scène de Toulouse avec un vrai bonheur.

Malgré le confinement proche et les mesures sanitaires imposées la réussite fut au-delà des mots.

Par Francis Ganry

Saint-Léger éditions

 C’était un temps de sereine enfance.  Une époque  vécue et dégustée malgré…Les besoins pressants de l’évolution de l’après guerre. Le monde agricole ne “rigolait “pas. Les gosses s’occupaient des animaux et menaient le bétail au champs . Aux vacances on avait le droit à une excursion en groupe et les parents s’ils le pouvaient se rendaient dans quelques lieux magiques pas trop loin et s’ils possédaient un voiture.

La Ville Morte de Erich Wolfgang Korngold

Au Capitole de Toulouse

 Cette année La Ville Morte de Wolfgang Korngold (1897-1957) entre au répertoire du Capitole. La réussite est complète. Le public a applaudi debout cette pièce lyrique captivante et somptueuse composée  et jouée en 1920. E.Korngold est alors âgé de 23 ans.

Cet autrichien, ultime romantique du Mittel Europa naquit à Brno en Moravie[1]. Son père est journaliste et excellent pianiste. Homme ambitieux et intelligent il produira l’enfant prodige dès ses cinq ans devant la haute société viennoise et même l’empereur François Joseph. Erich compose également dans un style post symphonique qui émerveille tous ceux qui l’entendent y compris des compositeurs tels que Puccini et Jean Sibelius.

Après le succès du Ring des Polycrates et Violanta aux alentours de ses seize ans, il compose Die Tode Stadt (La Ville Morte) d’après le roman de Georges Rodenbach sur un livret de Paul Schott. Le succès est tel lors de la création en Avril 1920 que Korngold devient le chef d’orchestre de  l’opéra de Hambourg.

 Parsifal 2/2

Ultime accomplissement de l’œuvre de Richard Wagner

 

 Au pupitre de cette interprétation , la Dame et chef d’orchestre d’origine australienne Simone Young.

Une dame au pupitre ! Oui enfin , elles sont désormais sous les projecteurs et estimées du public comme des musiciens . Simone Young  célèbre dès sa jeunesse d’enfant violoniste virtuose  fut à la tête de l’opéra de Hambourg (Allemagne) au cours des année 2005 à 2015, après avoir été en place à Bergen et Sydney. Sa présence à la direction du Ring[1] tant à Vienne qu’à Berlin comme chef invitée  augurait une interprétation de caractère de ce Parsifal d’exception.

L’orchestre de l’opéra de Zurich fut amené à son point d’excellence de timbres solistes à tous les pupitres, tandis que les cordes se révélèrent d’une onctuosité et d’une intensité parfaites. Superbe interprétation ,homogène et généreuse que le public a salué debout.

Trois heures quarante pours le premier acte. Une direction active, abondante, serrée sur son sujet. D’une prégnance absolue sur l’auditeur.

  Parsifal

 

 

 

 

 

 Ultime accomplissement de l’œuvre de Richard Wagner

 

 L’opéra de Zurich a donné six représentations à guichets fermés de Parsifal.  Les cercles Wagner y étaient représentés en force. Richard Wagner et la Suisse tissèrent des liens très étroits, c’est à Zurich  que le jeune Kapellmeister se réfugie en 1849 après les émeutes et la révolution de Dresde. Il y vécut neuf années  dirigea de nombreux concerts écrivit une partie de son œuvre. Lors de son second mariage il vécut à Lucerne et sa villa est  un musée dédié entièrement à sa vie et son œuvre.

 

 Il apparaît de plus en plus clairement  que pour saisir la magie ou même plus simplement l’intérêt de rencontrer l’œuvre de Wagner, une initiation, si limitée soit-elle s’avère nécessaire.

 

 

J’aimerais, alors que nous sommes en période de Carême, donc avant le temps pascal, vous guider un peu dans ce qui  apparait comme le labyrinthe wagnérien. En réalité Parsifal est bien un achèvement  magnifique et nul n’imagine que Wagner aurait “oublié“ d‘écrire un chef d’œuvre de plus, tant l’ultime pierre de l’édifice  l’accomplit.

 

Parsifal “der reine Torr”,  que l’on traduit par pur et simple, innocent. [1]Ne sait plus d’où il vient, ne connaît pas bien son passé. Il débarque au pied de Monsalvat, château, forteresse et pays. Là où régna Titurel qui s’est retiré au profit de son fils Amfortas. Amfortas blessé in guérissable .Tous deux Rois et chevaliers. Tous deux à la tête du château forteresse  destiné à abriter le Graal. Les autres chevaliers  vivent et attendent  à des périodes scandées que le roi découvre le Graal de son coffret pour être régénérés et poursuivre leur saint office.

Après plusieurs romans  historiques passionnants et sans guimauve voici notre auteur revenant sur ses pas d’éminent  juriste. Il y met la science pointue de son métier, la bienveillance de l’homme de lettres  et la clarté de l’enseignant.

 

Cet ouvrage ne vous fera pas entrer dans une Église en dévotion pour autant,mais  ne vous fera pas l’éviter non plus. Vous en sortirez content d’avoir tant appris en si peu de temps et vous y reviendrez. L’histoire est une passion bienfaitrice. Voici un ouvrage à lire, peut être en écoutant les Variations Goldberg de Bach ?

Le sujet est connu, le chemin à parcourir également. Pourtant que de révélations !

La foi n’est pas le sujet de cet ouvrage. Seulement une donnée de l’analyse du personnage historique. (G.Guillaume)

Capitole de Toulouse

 

Béatrice et Bénédict

Berlioz

 

 

Il ne viendrait  à l’idée des Anglais en général d’omettre de programmer régulièrement leur répertoire musical et théâtral des siècles passés comme  des jours contemporains.

Nous, français savons à peine l’existence de nos compositeurs contemporains…Que dire  du passé ? Et d’Hector Berlioz en particulier quand le seul Festival Berlioz qui fut fondé à Lyon et à la Côte Saint André[1], joue à présent un peu de tout…Mais bien peu de Berlioz.

Ce dimanche 9 octobre le soleil brilla à pleins rayons sur Toulouse.  La salle  où l’on s’apprêtait à voir et écouter Béatrice et Bénédict à peine  occupée au parterre. Tout de même ! L’océan ou la Méditerranée ne sont plus à la température de lézarder ! Et la campagne est certes belle,  mais Béatrice et Bénédicte  se joue rarement. Le nombre de spectateurs cet après midi là n’était vraiment pas à ma hauteur de la salle toulousaine.

Reconnaissons que pour les habitants de la périphérie les transports en commun pour se rendre au spectacle sont inexistants.

Cela dit, le peu que nous étions ! Nous nous sommes régalés.

Car de l’orchestre aux couleurs vives et contrastées à souhait , au chef d’une main ferme et douce que des chanteurs très bien dans leurs rôles enlevèrent avec enthousiasme  sur un  peu moins de deux heures envolées dans le tragi comique de cette presque farce spirituelle humaine.

Le propos est tiré de Beaucoup de bruit pour rien de W.Shakespeare. L’action se déroule à Messine en Sicile. La  guerre contre les Maures…Nous devrions être au  16 e siècle, le déplacement à notre époque me gène en ce qu’il annihile une grande partie de la signification des échanges entre les personnages.   La fin qui nous suggère que Héro n’épouserait pas Claudio puisqu’elle ôte sa robe de mariée au moment de convoler laisse perplexe… Car les deux couples se marient !

L’ensemble de la direction des acteurs manque de rationnel. Si  elle  ne gène en rien la musique elle est plutôt plate sur le plan dramatique. Les décors sous influence marquée de l’Église sont moroses, reflétant une idée  vague des lieux  de l’œuvre…pourtant la plus spirituelle de Berlioz.

La production nous vient du Théâtre de La Monnaie à Bruxelles, le metteur en scène Richard Brunel est Lyonnais.

En revanche la distribution vocale, de niveau international,  est digne du Capitole.

En Béatrice la mezzo soprano  canadienne Julie Boulianne remporte le succès de cœur. Une voix au timbre personnel, nuancé et de caractère. L’ambitus ample et parfaitement  placé, les attaques justes, les aigus impeccables régulièrement colorés, le médium riche et soyeux.  L’allure, le sourire, l’élégance spontanée et heureuse , elle sait jouer avec la colère réelle ou feinte puis se pâmer avec pudeur d’un sentiment  délicieusement ému , d’une amour  contre lequel elle se défend pied à pied avec une ardeur voluptueuse et un sens de la comédie remarquable. Les accents prenants disent combien elle se délecte du texte et du rôle. Combien elle  aime son personnage et nous l’offre dans toute sa brusquerie, son toupet et sa grâce.

Dès les premières notes, dès le premier passage au dessus de l’orchestre nous devinons tout d’elle et de ce qu’elle sait exprimer. Harmoniques riches, accents séduisants, bouderies, ironie et  méchanceté passagère, le  flux vocal  est musique comme la qualité des passages de registres.

Bénédict, rôle également en contraste et  ambivalence, est assuré avec brio et voix solide par le  jeune ténor madrilène Joel Prieto . Qui remporta le Prix Opéralia. Prononciation du français bien en phase avec  ce rôle très poétique. Il joue bien, avec discernement et élégance. Les aigus sont puissants, le medium large et bien assis. Son expression juste et son timbre quoi que pas encore très personnel en font un chanteur aux charmes certains. Il a un peu tendance à jouer sur son physique et à ne pas s’investir vocalement. Mais on demande à le revoir et entendre dans un défi plus difficile.

En Hero la  séduisante Lauren Snouffer. Musicienne dans l’âme ellesait tout chanter de Monteverdi à Berlioz sans l’ombre d’une difficulté. Son jeu varié et son attention au rôle sont remarquables. C’est un plaisir sans ombre de la voir et de l’entendre.

Également heureuse l’italienne Gaia Petrone  dont  l’éclectisme et la technique vocale est inépuisables. La voix naturellement  dorée  est  virtuose et sensible et l’expression comme la musicalité sont innées. Voici trois chanteuses qui se sont jouées de toutes les facéties de leur personnage avec une aisance et une maitrise remarquables.

Le Baryton Aimery Lefèvre en Claudio nous rend à nouveau visite à Toulouse pour notre plus grand bonheur. Beau timbre et phrasé élégant. Un jeu sobre et expressif. Il répond parfaitement au rôle tragicomique qui lui revient.

On regrette que Bruno Pratico  (Somarone) n’ait plus beaucoup de puissance, il est d’habitude très brillant dans les rôles de baryton comique.

Le jeune chef  italien Tito Ceccherini a conduit l’orchestre avec une maitrise parfaite et fait ressortir les solistes à la manière concertante. Son accompagnement des chanteurs est d’une qualité remarquable et son souffle pour Berlioz d’une efficacité merveilleuse.

Brillant et sensible, lyrique et poète. Il semble chanter avec son orchestre et parler à la fois.

Un régal. Tout y fut de cette atmosphère en demi teintes ironiques et sérieuses que les paroles et la musique nous révèlent. La nostalgie de Berlioz pour l’Italie rejoint la nôtre. Nous étions pour deux heures à peine dans une sorte de marivaudage sur l’amour et la raison, la force des femmes qui déjà rejettent la main mise des hommes sur elles.

Toulouse encore une fois nous a ouvert ses portes sur la poésie et la musique avec un chef d’œuvre de notre grand Berlioz. Les spectateurs présents on marqué leur plaisir et leur bonheur d’entendre une de ses œuvres.

Sur la toile quelques passages sont visibles. Colin Davis l’enregistra en première mondiale dans son intégrale Berlioz.

Amalthée

 


[1] Isère (38) Ville natale de Hector Berlioz Festival fondé par Serge Baudo

 

 

 

"Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l'homme libre.

Si l'homme tourne décidément à l'automate, s'il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d'un écran, ce termite finira par ne plus lire. Toutes sortes de machine y suppléeront.

Il se laissera manier l'esprit par un système de visions parlantes; la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l'effort et l'attention morte de combler le vide ou la paresse de la recherche et de l'imagination particulière; tout y sera, moins l'esprit.

Cette Loi est celle du troupeau."

André Suarès 1920

Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"

Tel. 07 88 21 15 46

Mail. contact@amalthee-ecrivain.info

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