Avignon
Mireille de Charles Gounod
Delaissée du public “bon chic, bon genre“ de certaines époques, l’œuvre de Frédéric Mistral [1]a survécu grâce à la musique de Charles Gounod.
L’opéra composé en 1863 et joué à Paris en 1866, est soigné, d’une plume chaleureuse proche du texte original fidèle dans son esprit comme dans ses descriptions. De caractères et de mœurs. La Provence pour les parisiens de la moitié des années 1800 est encore un territoire inconnu ! Achevé en fin de séjour à Saint Rémy de Provence, non loin de Maillane où séjournait Mistral Gounod a suivi le conseil de venir sur place admirer les “fillettes “provençales après avoir connu l’Italie en un séjour fructueux.
La Femme sans ombre
De Richard Strauss Opéra de Zurich
En cette fin novembre sans neige, un léger vent parcours les lacs suisses en ébouriffant le plumage des cygnes. Les poules d’eau jouent à cache -cache ! Le soleil égaye les roseaux parsemés de nids, les magnolias abandonnent leurs feuilles dans les replis des rives douces tandis que les bateaux tournent encore sur les eaux grises et moirées projetant des ombres à peine distinctes. On n’en rentre pas moins à l’opéra sur les coups de 14 heures en ce premier dimanche de l’Avent !
La Femme sans ombre de Richard Strauss pourrait se dérouler au bord d’un lac de montagne. Ce serait un soulagement pour le spectateur 2014 qui se laisserait alors aller à ce rêve d’outre monde visible dans lequel les enfants et les hommes côtoieraient les magiciens et les fées.
Car de la Flûte enchantée de Mozart à cette histoire à facettes, le lien d’inspiration selon Hofmannsthal et Strauss [1] eux-mêmes est avéré.
Quatre personnages. La fille du Roi des Esprits, Femme sans ombre, extra- terrestre et épouse de l’Empereur des Îles du Sud est. l’Empereur qui sera pétrifié dans trois jours si la Dame ne trouve pas d’ombre-donc d’humanité et de capacité à enfanter-un teinturier Barak , homme désargenté et bonhomme [2]s’il n’était affublé d’une fratrie criarde. Son épouse, acariâtre à force de ne pas pouvoir rêver, se sortir du quotidien…En elle réside la rancœur de ceux qui n’ont de temps que pour le travail et point pour l’amour et le rêve.
Année Jean Philippe Rameau
Hippolyte et Aricie
Tragédie lyrique
Nous avions eu le bonheur lors de saison 2009 au Capitole de Toulouse, de voir ce spectacle absolument magnifique, réalisé sous la houlette de Yvan Alexandre (mise en scène) dans les décors sublimes de Antoine Fontaine, costumes de Jean- Daniel Vuilermoz. Pour la Chorégraphie Natalie van Parys retrouvait les pas, les rythmes et cette élégance souveraine, raffinée et subtile du grand style français héritage qui fit la gloire du Ballet de Cour. Une vision à ma fois historique de l’œuvre et profondément poétique.
La partition musicale dirigée par Emmanuelle Haïm à la tête de son Ensemble Le concert d‘Astrée concoure à cet enchantement.
Tom Koopman
Claveciniste, musicologue et chef d’orchestre
Soixante dix automnes ! Un cœur débordant de tendresse ,des raisons inépuisables de vivre la musique.
Je l’ai rencontré, écouté souvent. Toujours avec un sentiment de plénitude. Quelques semaines avant le 2 Octobre, il répondait à mes questions en l’honneur de son proche anniversaire.
Tom Koopmann né à Zwolle le 2 octobre 1944 prit les couleurs de la France pour diriger le Festival du Périgord vert, Itinéraire baroque il y a 13 ans.
Avant de parler compositeurs et interprètes, soulignons que le Festival attache une attention particulière à son grand homme de Lettres, dont nous commémorerons le quatrième centenaire, le célèbre auteur des Dames Galantes , Pierre Bourdeille dit Brantôme. Le château qui fut le sien à Richemont reçoit un des concerts de l’Itinéraire.
Tom Koopmann, figure emblématique du renouvellement de l’interprétation des œuvres des XVII et XVIII ème siècles se tourne parfois aujourd’hui vers les œuvres de Schumann et de Mendelssohn et autre classique ou romantique. En réalité, Tom Koopmann bien que féru de musique “baroque“ considère la musique comme universelle dans le temps et l’espace. Schuman composa en visionnaire tel un musicien très en avance de ses contemporains et Mendelssohn a fait revenir le Cantor sur le devant de la scène.[1]
Toulouse
Un Bal Masqué de Giuseppe Verdi
Le théâtre est masqué. Sinon pas de théâtre.
Riccardo (Ténor), gouverneur de Boston a pour ami et conseiller (Renato) Baryton époux d’Amelia. Riccardo et Amelia s’aiment. Secrètement.
Le peuple aime son souverain, calme et entente régent en ces lieux. Nulle idée politique dans cette pièce comme ne l’affirme Verdi. Oscar est le Page de Riccardo il est chanté par un soprano féminin. Des conspirateurs projettent l’assassinat de Riccardo. Ulrica est une pythonisse, d’origine tzigane probablement, qui prédit l’avenir, elle a bonne réputation et nombreux sont ceux qui lui rendent visite. Mais elle gène terriblement les corps établis comme l’Église et les tenants de la bonne société. Les conspirateurs refusent tout changement dans l’ordre établi.
Maria Stuarda
Opéra de Donizetti
Une grande première au Met
La soprano américaine Joyce di Donato au sommet de son talent nous offre une interprétation prise sur le vif qui la rend inoubliable et incomparable.
Paru chez Erato en début d’année.Un superbe DVD qui fait date dans l'interprétation du rôle titre mais également de la production de l'oeuvre ainsi entrée au répertoire du Met
Lire la suite : Maria Stuarda Joyce di Donato.Opéra dans votre fauteuil
Festival de Pâques de Salzbourg
La ville de Mozart reçoit Richard Strauss
Bienvenu à Salzbourg le plus célèbre compositeur du XX eme siècle Richard Strauss dont on pourrait retrouver les visites dans le temps avec un peu de recherche ,fut omniprésent par ses œuvres jouées ici un nombre presque incalculable de fois.
L'année 2014 verra un grand nombre de festivités pour le cent cinquantième anniversaire de la naissance,particulièrement à Munich sa ville natale , Dresden dont un certain nombre de ses œuvres furent créés et Salzbourg .
Ici son ami le chef d'orchestre Karl Bôhm dirigea en 1979 pour ses quatre vingt-cinq ans une inoubliable Ariane à Naxos Ave la toute jeune Édita Gruberova .
Le concert du 17 avril dédié à la mémoire du chef Herbert von Karajan fondateur du Festival de Pâques nous rappelle que la grande salle du Palais des Festivals de Salzbourg[1]fut inaugurée par une représentation du Chevalier à la rose de Strauss avec madame Elisabeth Schwarzkopf en Maréchale et Karajan au pupitre.[2]
Le chef d'orchestre qui dirigea de 1954 à sa mort en 1989 la philharmonie de Berlin était natif de Salzbourg.Un printemps estival à préparé la ville de Mozart et le soleil fut présent jusqu'à la soirée du lundi .Les monts alentours encore blancs comme la Salzach coulant plus vert amande que possible nous assurent le petit vent frais sans lequel Salzbourg ne serait pas la cité des courants d'airs. Nous revêtons tout de même un imperméable en cas de surprise à la sortie des concerts.
On retrouve en place les calèches et leurs cochers ,les peintres et aquarellistes et la file de touristes accédant par un superbe ascenseur à la forteresse.
La ville de Mozart reçoit Richard Strauss
Arabella
Deux concerts et un opéra suivent, celui dont je vous parlais la semaine dernière, ils continuent la tradition de ce festival en deux cycles.
Semaine des Rameaux (1)et semaine de Pâques (2).
Christian Thielemann choisit le Also sprach Zarathoustra (Ainsi parla Zarathoustra) pour son second concert avec en entrée de jeu Maurizio Pollini dans le célèbre et merveilleux Concerto pour piano et orchestre de Mozart K 467 numéro 21. En do majeur, avec son second mouvement enveloppant, nostalgique et fugace, sa douceur intemporelle dont Olivier Messiaen disait que la mélodie en était la plus belle de Mozart.
Karajan [1]lors de son Grand Échiquier [2]tint à jouer lui-même cette partie au piano aux côté des musiciens de la philharmonie de Berlin.
Œuvre nous vient de 1785, une année avant les Noces de Figaro, fut créé par Mozart au clavier pour le public du Burgthéâter.
Chorégies d’Orange
Otello de Giuseppe Verdi
Balayé par les promesses de pluie et d’orages mises à exécution sur les coups de neuf heures, la représentation du 2 août fut reportée au lendemain.
Un pari très réussi sur le plan visuel et musical. Le film réalisé pour France 2 est d’une très belle qualité dans sa captation et sa reproduction de la représentation. Lumières et décors pris avec soin afin que le téléspectateur entre avec naturel au cœur du drame sans être gène par la différence non négligeable que crée l’écran. Détails gestuels individuels et mouvements de foule habilement saisis aux moments opportuns, avec des angles d’approche parfaits et des vues générales amples et cependant précises.
Et d’entrée de jeu sur le plan de l’interprétation musicale, applaudissons l’Orchestre Philharmonique de Radio France qui une fois encore s’est montré d’une rare magnificence. Inutile d’entrer dans le détail des cordes et de solistes instrumentaux ! À chacun et à tous les pupitres il faut déposer un bouquet de fleurs !
Festval de Piano de La Roque d’Anthéron Abdel Rahman El Bacha
Les préludes en 24 Tonalités
Bach, Chopin, Rachmaninov
Les chants de liberté et d’ l’émerveillement
La magie de la curiosité nous a fait nous nous presser très nombreux à la soirée de la Nuit du Piano du 22 juillet. Au cours laquelle, en trois épisodes 20, 21h30 et 23 heures le très inspiré Abdel Rahman El Bacha , familier de défis d’interprétation choisis et originaux , nous a embarqués dans l’aventure des tonalités.
Dans l’ordre à partir de Ut (Do), majeur et mineur ; dièse et bémol pour les notes concernées.
Le tempérament ? La tonalité ? Pourquoi et comment entendre ces 24 tonalités se demandent certains mélomanes ? Il est permis lorsque l’on n’en est pas instruit de manière avancée en solfège, ou en a oublié une part, de se trouver un peu gèné pour apprécier.
Sachons qu’il n’existe pas de véritable explication rationnelle pour le phénomène. Et que certains musicologues s’opposent encore à leur donner un sens émotionnel ou spirituel.
Pour le commun des mortels il est admis de constater que : dans l’accord tempéré, les 24 tonalités majeures et mineures se composent de notes correspondantes, entre lesquelles règnent les mêmes rapports fluctuants.[1]
Au départ de l’événement de ce concert unissant par ces liens trois compositeurs et leurs œuvres du même style, sous les doigts et dans la tête du pianiste, il s’agit de l’opus didactique et fécond du Père de la musique : Johan Sebastian Bach 1685-1750 et de son Wohltemperierte Klavier: clavier bien tempéré.
Lire la suite : Vingt quatre Préludes à La Roque d'Anthéron par El Bacha
Littérature et musique
Abbesses
Par Hélène Clerc-Murgier
Chez Actes Sud
La Claveciniste Hélène Clerc Murgier , se passionne pour l’histoire de Paris et ses mystères, comme elle découvre des partitions musicales oubliées et non jouées, à la Bibliothèque Nationale de France et ailleurs. Elle est également auteur de scénarios pour l’opéra comique.
Élève de Gustav Leonhardt[1], elle fit une grande part de ses études instrumentales en Hollande. Rentrée en France elle s’attacha, comme soliste, à faire valoir notre répertoire français en parallèle au répertoire classique.
Puis elle s’engage dans la direction, la formation et la fondation d’un ensemble basé à Reims : Les Monts du Rueils. Elle a travaillé avec autant d’orchestres baroques et de chœurs que nous pouvons en connaître ! Son talent d’interprète, sa curiosité sont à la mesure d’un brio et d’une inspiration toujours originale.
Les Carmina Burana aux Chorégies d’Orange
L’émerveillement inattendu !
Je règnerai, Je règne, J'ai régné, Je suis sans règne[1]
Époustouflante réalisation des Carmina Burana aux Chorégies d’Orange cette année. Le public a fait une ovation à tous les participants de cette production d’une qualité absolument exceptionnelle par tous ses éléments.
Nous savons que le compositeur Carl Orff composa entre 1935-1936 d’après les textes des Chants de Buren du monastère bénédictin en Thuringe.
La Roue de la Fortune et ses états, se trouvent à l’origine de 24 chants profanes dont l’inspiration tient de la nature, des plaisirs et des sensations comme des différentes phases de la vie humaine et naturelle.
Lire la suite : Carmina Burana à Orange,l'émerveillement inattendu
Les Carmina Burana aux Chorégies d’Orange
L’émerveillement inattendu !
Je règnerai, Je règne, J'ai régné, Je suis sans règne[1]
Époustouflante réalisation des Carmina Burana aux Chorégies d’Orange cette année. Le public a fait une ovation à tous les participants de cette production d’une qualité absolument exceptionnelle par tous ses éléments.
Nous savons que le compositeur Carl Orff composa entre 1935-1936 d’après les textes des Chants de Buren du monastère bénédictin en Thuringe.
La Roue de la Fortune et ses états, se trouvent à l’origine de 24 chants profanes dont l’inspiration tient de la nature, des plaisirs et des sensations comme des différentes phases de la vie humaine et naturelle.
Le premier chant étant repris en dernière place afin de constituer une somptueuse coda chantée par les chœurs. Cinq parties avec des solis pour Soprano, ténor haute contre et baryton.
O Fortuna Imperatrix Mundi O Fortuna Imperatrix Mundi
Primo vere
In Taberna [Dans la taverne : chansons à boire et satiriques]
Cour d'amours [Chansons érotiques]
Blanchefleur et Hélène
Les spectateurs venus nombreux et quelques jours après ceux de la chaîne ARTE s’attendirent à un concert tout simplement classique.
Une surprise les attendait. Avec une dimension visuelle de tout premier ordre, alliant la couleur et la lumière intérieure que l’art du vitrail créa au moyen âge ; la perception de la lumière au travers de nos rêves.
Nous le devons à un complice Philippe Druillet[2] a mis au point un défilé d’images projetées et articulées sur le mur géant du théâtre antique et ces images fortement inspirées de l’Orient, mais aussi des peintures de Jérôme Bosch, [3] ont créé une atmosphère captivante dès les premières secondes et l’ envoutement entoura le public et les interprètes d’un nuage magique dynamisant l’harmonie de la musique, ses voix et des images d’un univers infini. La magie ésotérique opère dès les premières mesures et cette Cantate apparut comme un monde interstellaire dans lequel les interprètes nous projetèrent à leur suite au cours cette heure idéale.
Le chef d’orchestre Fayçal Karoui fringant d’allure, d’une attention aigüe et passionnée, déployant l’excellence du geste, la justesse des rythmes dans son incessante versatilité, distille l’expression de cette œuvre de tout son être avec un charme et une habileté suprême à la tête de l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine, les Chœurs de l’Orfeon de Pampelonès et les Maîtrises des Bouches du Rhône et les Chœurs de l’opéra du grand théâtre d’Avignon. Animé de l’énergie d’une jeunesse jaillissante il fait aboutir cette interprétation inspirée comme une fresque grandiose et la rend intemporelle et inoubliable.
Les Carmina Burana ne sont plus cette suite de chants profanes déclamés en langue latine, vieil allemand et vieux français d’une noble manière un peu statique malgré leurs poésie prenante, mais nous signifient jusqu’à la possession omniprésente que nos chances et nos misères alternent en un monde où se côtoient le Bien et le Malla Beauté et la Laideur, l’Amour fou et l’Amour dérisoire ! Et la haine, la sottise et le vulgaire etc. Et ce monde même à l’échelle de nos désirs fous de tendresse et d’oubli comme de débordement et de sagesse nous envahi malgré nous pour notre plus grande joie.
L’enchantement devant le mur d’Auguste et les gradins du théâtre antique aura rarement été aussi fabuleux .Je dirais que la brièveté de l’œuvre ainsi présentée ajoute au fantastique expression de cette réalisation absolument parfaite. Et c’est un bonheur redoublé car nous avons pu l’enregistrer !
L’orchestre national de Bordeaux Aquitaine a montré qu’il était l’une des plus belles phalanges européennes .Par la souplesse et le dynamisme de ses cordes, leurs couleurs chamarrées, la justesse et la virtuosité naturelle de ses bois, l’éclat triomphant et dans le focal de ses cuivres. Mais aussi par cet art du phrasé et le ressort de son souffle.
Trois solistes en première ligne, la soprano colorature allemande Julia Bauer, le baryton argentin Armando Noguera et le ténor Haute contre Max Emanuel Censic. Tous les trois ont véritablement intégré cette partition heureuse pour de si bons chanteurs. Ma préférence ira à Julia Bauer dont la virtuosité pyrotechnique d’une aisance et d’une assurance à tous égards surprenante n’empêche l’intelligence et la grâce de la déclamation lyrique. La qualité du timbre et la largeur et la gaine vocale comme la fiabilité technique allant de pair Cette cantatrice assumant le rôle de Zerbinetta dans l’Ariane de Strauss, montre ici dans ses chants d’une envolée céleste d’une grâce angélique et d’une force d’expression idéales. Armando Noguera , style sobre et adéquat , sûr avec la partition se qualifie par une diction accomplie et une adéquation musicale remarquable ; ici parfaitement soutenu et accompagné par Fayçal Karoui , sa prestation vaut cent fois ce qu’il a donné dans le Barbier [4]. Max-Emanuel Censic demeure le véritable contre ténor d’excellence au timbre naturel et parfaitement juste il ajoute une musicalité sans faute et un phrasé de comédien.
Les chœurs de l’Orfeon de Pampelonès tout comme ceux d’Avignon dynamisés et soutenus par Fayçal Karoui ont donné à cette interprétation le juste équilibre et la profondeur de l’expression universelle de cette œuvre. Harmonie des timbres et respect des départ et des arrêts sans faute ; ils ont fait corps avec l’œuvre et avec le chef d’une manière parfaite.
Voici une soirée inattendue et merveilleuse. Un grand moment pour les Chorégies pour ces artistes qui ont véritablement et visiblement éprouvé un grand plaisir à cette interprétation à laquelle rien ne manquait.
Amalthée
17 juillet
Et sur ARTE
[1] Regnabo, Regno, Regnavi, Sum sine regno phrase d’accompagnement de la roue de la fortune située sur la première page du manuscrit
[2] auteur dessinateur des bandes dessinées de science-fiction
[3] Choix absolument personnel
[4] opéra de Lille(il prend des libertés avec Rossini )et Orange (le concert)
Année Richard Strauss
Daphné au Capitole de Toulouse
Une bien belle après midi nous attendait au Capitole de Toulouse en ce dernier dimanche de Juin.
L’opéra en un acte Daphné ne fréquente pas beaucoup les théâtres lyriques. Treizième ouvrage lyrique du compositeur qui est alors dans sa Soixante quinzième année et en pleine gloire, ce fut le jeune chef autrichien Karl Bohm qui en dirigea la Première.
Il est vrai que cette Tragédie bucolique écrite par Strauss entre 1936 et 1937 et représentée en Octobre 1938 à Dresde ne ressemble pas beaucoup aux autres pièces du compositeur. Mais l’Amour de Danaé et Friedenstag non plus !
Inspirée des personnages de la mythologie grecque Apollon et Daphné dont Théodore Chasseriaux fit une évocation picturale mémorable[1], le livret fut écrit par de Joseph Gregor .
Brièvement, l’amour d’Apollon pour la nymphe Daphné ne peut aboutir car la belle, d’une grande beauté est chaste par nature. Elle sera transformée selon la légende rapportée dans ses Métamorphose par Ovide, en Laurier.
Opéra de Zurich
Giacomo Puccini
La Fanciulla del West
C’est à New York en 1910 qu’Arturo Toscanini lève la baguette sur la Première de l’opéra du compositeur G. Puccini La Fanciulla del West.
Enrico Caruso assurant le rôle, peu lyrique, de Johnson alias le bandit Ramirez et Emmi Destin celui de Minnie, la petite sœur ou mère, sorte de sainte laïque des gros bras chercheurs d’or de la Californie en instance de gloire et de richesse.
Le succès fut de grande ampleur, auprès des spectateurs habitués du Metropolitan opéra dont une large partie est d’origine italienne, mais également de par l’origine de la pièce de David Belasco alors le dramaturge le plus célèbre de la Californie et de New York où plus de cent œuvres de lui furent jouées.
L’Amour
Ou le chant Français
Joan Diego Florez
Le fameux extrait de l’opéra de Charles Gounod Roméo et Juliette Ah ! Leve-toi soleil !
Donne le titre à cet album avec lequel le célébrissime ténor d’origine péruvienne vivant en Italie à Pesaro, a réuni douze chants français comme en panache de notre patrimoine lyrique et musical. Douze extraits d’opéras français du XIX ème siècle.
Si difficiles à rendre en raison de notre langue qui exige un prononciation sans accent et une musicalité sans accrocs, dénuée de toute tentation et tentative de racolage de l’auditeur.
Honneur à Hector Berlioz dont il nous donne un extrait des Troyens Ô blonde Cérès. Serait-ce une promesse ? Il vient de chanter l’Arnold du Guillaume Tell de Rossini. Que chantait Chris Merritt . Alors à quand Enée de ces fameux Troyens ?
Le phrasé et le sentiment exprimés avec une telle flamme et une telle élégance me laissent espérer.
Rolando Villazon
Jongleries
Le ténor Rolando Villazon aujourd’hui âgé de 42 ans apparait sur les scènes lyriques avec des atouts majeurs ! Un timbre cuivré, des aigus spectaculaires, l’art de la scène et de l’expression maîtrisée en véritable acteur et chanteur. Tant en italien qu’en français, plus tard en allemand il se glisse dans ses personnages avec naturel et spontanéité.
Prix opéralia et autre récompenses telles Les Victoires de la musique, il triomphe bientôt à Salzbourg en Alfredo de la Traviata de Verdi face Madame Netrebko.
Lire la suite : Jongleries chez Actes Sud par Rolando Villazon
Toulouse
Les deux Foscari de Giuseppe Verdi
Surprise et découverte magnifiques !
Le doge Francesco Foscari demeura à la tête de la République aristocratique de Venise trente quatre ans. Son superbe monument funéraire en l’Église Santa Maria dei Frari de la ville, évoque gloire et son importance dans la lignée des souverains vénitiens.
D’autres témoignages picturaux rappellent que le personnage eut un règne tourmenté. En effet élu pour ses qualités d’homme d’action et il fut élu alors qu’une autre famille, celle des Loredano comptait prendre la place.
Honneur à la tragédie lyrique française
Tancrède de André Campra
Sous l’égide de Musique baroque en Avignon le théâtre du Grand Avignona repris la tragédie lyrique du compositeur originaire d’Aix en Provence André Campra 1660-1744.
Cette reprise d’une partition aux sublimes accents lyriques écrite sur le texte de Antoine Danchet rappelle par une facture digne d’un héritier de Racine que nous sommes encore à la belle époque classique. Si l’argument est tiré de la Jérusalem délivrée écrit par Le Tasse en 1512 d’après L’Arioste, le texte du livret coule en vers comme dans le grand style classique français digne des Comédiens du fameux théâtre.
Festival de Pâques de Salzbourg La ville de Mozart reçoit Richard Strauss
Bienvenu à Salzbourg le plus célèbre compositeur du XX eme siècle Richard Strauss dont on pourrait retrouver les visites dans le temps avec un peu de recherche ,fut omniprésent par ses œuvres jouées ici un nombre presque incalculable de fois.
L'année 2014 verra un grand nombre de festivités pour le cent cinquantième anniversaire de la naissance,particulièrement à Munich sa ville natale , Dresden dont un certain nombre de ses œuvres furent créés et Salzbourg .
Ici son ami le chef d'orchestre Karl Bôhm dirigea en 1979 pour ses quatre vingt-cinq ans une inoubliable Ariane à Naxos Ave la toute jeune Édita Gruberova .
Le concert du 17 avril dédié à la mémoire du chef Herbert von Karajan fondateur du Festival de Pâques nous rappelle que la grande salle du Palais des Festivals de Salzbourg[1]fut inaugurée par une représentation du Chevalier à la rose de Strauss avec madame Elisabeth Schwarzkopf (Maréchale) et Karajan au pupitre.[2]
Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"
Tel. 07 88 21 15 46
Mail. contact@amalthee-ecrivain.info