Persée de J.B.Lully : Tragédie lyrique : Ouverure à la Française. Prologue à la louange du Roi. Cinq actes.

Rappelons nous que Lully fut le premier Directeur de l’Académie Royale de Musique .Il fut le musicien de Louis XIV. Arrivant de Florence à la Cour  comme violoniste, il demeure le grand personnage de l’art de la danse, du théâtre lyrique et du ballet du Grand Siècle. Depuis que l’opéra du Château de Versailles est restauré, se succède représentation et concert de musique des 17e et 18e siècles principalement sans que les autres musiques en soient exclues.

Soyons  heureux que le cher Hervé Nicquet[1] chef  de grand talent  et de savoir étendu,  doté d’un humour raffiné, quelquefois  abrupt mais  à toute épreuve, enregistre de ces œuvres qui ne sont pas courues.

Persée  dans la mythologie est le fils de Zeus et Danaé fille du roi d’Argos Acrésios. L’oracle de Delphes ayant prédit que ce roi serait tué par son petit-fils, Acrésios fit jeter à la mer, enfermés dans un coffre Danaé  et le bébé Persée, que Zeus  conçut s’étant  transformé en pluie d’or.

Recueilli par un pêcheur de l’île de Sériphos, Persée fut élevé dans un climat paisible et heureux il se révéla  par la suite doté de qualités superbes.

En particulier il tua la Gorgone Méduse, Ainsi il devint l’un des héros grecs les plus célèbre.

La tragédie de Lully sur un livret de  Quinault fut donnée à Versailles, en 1682, dans les écuries transformées par nécessité pour ce jour là, la Cour de Marbre devenue impossible en raison du mauvais temps. Lully quelques jours après en donna une représentation gratuite aux parisiens avec vins et ripailles offerts, ce fut une fête inoubliable et heureuse pour tous.

Ayons présent à l’esprit  que cette fête donnée par le célèbre compositeur royal et son cher poète  Quinault, est une fête royale en l’honneur du Roi. Et le Prologue comme certains airs en portent la marque absolue.

La représentation que nous présente Hervé Nicquet et ses artistes et musiciens furent donnés, puis enregistrée  à l’opéra de Versailles les 15 et 16  2016. Il a choisi la version de 1770. Le livret parfaitement explicite nous donne les remaniements qui s’opérèrent pour cette représentation en l’honneur du mariage du Dauphin (futur Louis XVI).

Le synopsis et le texte sont placés à l’intérieur d’un livre catonné, de très belles illustrations de l’époque y sont incluses.

Ajoutons que la fondation du Palazzo Bru à Venise participe largement.

Le rôle de Persée est tenu par Mathias Vidal, celui d’Andromède par Hélène Guillemette. Kathrine Watson est Mérope, Thasis Christoyannis Phinée.et nous entendons aussi Jean Tietgen, Chantal Santon –Jeffery, Marie Lenormand, Cyrille Dubois , la Méduse de Marie Kalinine, Thomas Dollié avec quatre personnages à son actif dont un Cyclope et enfin Zachary Wilder en Eurvale.

Le Concert Spirituel dirigé par Hervé Nicquet, son fondateur et directeur.

La partition de cette tragédie est un grand page de Lully et Quinault dont c’est la deuxième manière, venant après le très célèbre Atys. La version de 1770  se révèle après quelques arrangements, lui donnant une fraîcheur  au goût du jour convient à notre écoute.

En tous points cet enregistrement est remarquable pour son style d’interprétation dont chaque participant, chanteur et instrumentiste, a saisi le caractère et l’équilibre général de l’œuvre. Somptueux  sur le plan musical, il demeure dans son moule d’origine pour le chant, avec cette prosodie, ce phrasé, cette prononciation du français incomparable fruit d’une connaissance du rythme de la parole chantée et dite en alternance. Lumineuse clarté des timbres qui laissent entendre les timbres à chaque registre, les expressions  absentes d’accent parasite et la  pureté de l’émission.

Les solistes  jouant  des  instruments historiquement construits sont incomparables de justesse et de maîtrise et de technique virtuose. L’impression de vie et de création spontanée  est constante. Nous sommes transportés dans ce monde régit par d’admirables règles d’un jeu qui pourtant semble spontané et jaillissant, libre et magnifique.

Hervé Nicquet nous a déjà donné de beaux jours d’écoute au cours de sa riche carrière, ce Persée est une surprise et un aboutissement incomparable.

 Intelligent et heureux et parfaitement ouvert sur le monde et le rêve.

Amalthée

Persée de Lully version 1770

Hervé Nicquet et le Concert Spirituel

Alpha Classic distribué par Outhere

Collection du Château de Versailles

La semaine prochaine deux musiciennes irrésistibles : Marianne Crebassa la secrète

Lucienne Renaudin Vary La voix de la Trompette

 

 



[1] Il n’a plus sa petite chronique sur France musique. Dommage

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Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"

Tel. 07 88 21 15 46

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