Moussorgsky et Prokofiev par Steven Osborn

Tableaux pour exposition   

Sarcasmes et Visions fugitives                                                        

L'hommage à l’ami très cher Viktor Hartmann, architecte, décorateur et peintre disparu subitement 1873 en pleine carrière d'un anévrisme donne au compositeur inspire cette suite de dix courtes pièces en ronde comme dans un conte.Pour adulte ou pour enfant? Qu'importe chaque moment unique ne dépasse pas les cinq minutes étendues mais pas six de La grande Porte de Kiev, les plus suggestives par leur courtes courses étant les Promenades au nombre de trois qui n'excèdent pas cinquante secondes.

 

Ils avaient en communion l'amour et le génie de la Russie profonde, tant rurale que citadine, dans ses manifestations colorées et parfois barbares au bon sens du terme. Beautés sauvages et intactes d'un univers laissant encore à la vie naturelle ses ouvertures et instincts divers et ses forces d'impression et d'expression vivaces.

Ce que l'homme de lettre Viktor Stassov appela de ses vœux pour que la Russie éternelle devienne accessible et abordable à l'esprit de chacun dans sa veine populaire et poétique quand bien même sa représentation passe par le regard de l'artiste évolué au contact d'autres formes d'expression.

Ce Viktor Stassov ami de Moussorgsky organise une année après la mort de Harmann, une Exposition de quelque dix œuvres picturales de l'ami disparu. Parmi ces dessins, huiles et aquarelles certains des titres reflètent les voyages accomplis par Hartmann en France. Marché de Limoges et Catacombes rappellent des actes simples de la vie des gens contemporains des premières années du XIX° siècle.

Tout se trouve en couleurs, rythmes et fantaisie avec cette pâte sonore rustique et noble dont Moussorgsky fut maître et inventeur. Une façon de frapper la musique à tous les degrés de la prise de possession du son, du murmure argentin d'une berceuse aux orages des flambées de passion.

L'humour grinçant comme la mélancolie et l'émerveillement font partie de ce feu d'artifice dosé à la hauteur de l'affection et du regret de jours heureux passés entre amis.

L’enregistrement de Steven Osborn une souplesse de jeu et une grande liberté de toucher dans l'approche de ces Tableaux. À la fois un hommage affectueux et complice du grand Moussorgsky dans une veine nuancée d'humour de virtuosité tenue et pourtant libre qui nuance l'ironie ,la sagacité et la générosité chaleureuse. Cet aspect spontané de la lecture pianistique nous donne une visibilité de l’œuvre découverte un peu comme une feuille dont l''encre demeure fraîche après tant d’années.

À la suite le plaisir se trouve à arpenter une suite de pièces courtes, Steven Osborne nous convie à entendre Sarcasmes qui datent des années 1912 à 1914 et Visions Fugitives au nombre de Vingt toutesinspirées de poèmes de Constantin Balmont. Une seule vision porte un titre, la première : Arpa. Entre entre une minute quarante huit et vingt trois secondes. Imaginons l'extrême concentration d'esprit et l'intense caractère du jeu de l'interprète qui doit retrouver un cheminement parfois dans la pâleur des aubes ou l'intensité des soleils qui baigne "ces jeux changeants et irisé"de mondes multiples en jeux.

Une version remarquable de ces univers doubles, de ces expressions en clin d'esprit qui vous laissent parfois seul, seule à vos propres pensées tant le poète musicien y met de subreptices intentions qui se courent les unes après les autres à vouloir se frôler sans s'atteindre jamais pour se fondre dans l'univers de l'inconscient.

À ne pas courir comme un dératé après la gloire et à cultiver son art comme pour lui-même Steven Osborn nous donne ici une version magistrale dans laquelle la qualité d'écoute et de fidélité au compositeur sont exemplaires.

Cher Hyperion

Moussorgsky et Prokofiev

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