Le Piano Poète  

Chopin

Nommé directeur du prestigieux Conservatoire de Musique de Fontainebleau en 2013, ce niçois d’origine a surtout été applaudi ces dernières années aux États Unis. Philippe Bianconi en 2012 nous a transportés avec un coffret Debussy absolument inoubliable, le voici en son jardin secret celui des souvenirs d’enfance.

Remontée magique en laquelle le fameux enregistrement de Dinu Lipatti participe tout comme ces très jeunes années sous la houlette marquante de Mme Delbert Février.

Philippe après tant de moments avec Chopin, ceux des bis à défaut de concerts, décide l’aparté intime avec celui qui demeure unique: F.Chopin. Lui, qui n’écrivit que pour le clavier.

 

Les quatre Ballades. Première en Sol mineur la plus passionnelle, ravageuse, en prise avec le caractère combatif de ce polonais en début d’exil, qui ne parvient pas à oublier Marie Wodzinska. La deuxième en Fa majeur dédiée à Robert Schumann ébahi découvrant de Chopin- voici un génie- !Pièce construite, tracée  d’une fièvre passionnelle constamment ébranlée de vertiges. La troisième en Le bémol majeur, un lac au repos qui apporte un sentiment de pur bonheur, à nous, passagers momentanés de ce voyage à l’infini. Comment serait la poésie sans les intermittences climatiques ?  Sans les revirements ? Et la quatrième en Fa mineur qui ferme l’essaim précieux, avec des avancées harmoniques d’un modernisme saisissant fruit de la maitrise absolue de l’instrument.

La place des pièces sur l’échiquier du programme nous réserve entre les numéros deux et trois, le Prélude en Ut dièse mineur véritable avancée solitaire au cœur de la “terra incognito" de cet homme tourmenté qui semble lancer une  main avancée vers Claude Debussy.

En fin de parcours le Scherzo N°4 et la Barcarolle en Fa dièse majeur dont les premières notes laisse voir l’avenir d’un monde sans lui, celui de Richard Wagner comme le dit Philippe Bianconi.

Cet enregistrement réalisé juste avant sa nomination au Conservatoire de Fontainebleau se révèle depuis une étape essentielle. Il donne la mesure de la carrière de ce pianiste évoluant hors des sentiers pervers de la médiatisation à tout crin qui veut l’artiste conforme à une Mode de communication et à un style de “bonne écoute“ pour “tous“, lequel aiderait à la “facilité “ d’approche.

Cette interprétation de pièces aimées et choisies à dessin par Philippe Bianconi nous révèle Chopin dans son caractère le plus pur. Celui qui demandait à Liszt de ne jamais en “rajouter“… Et qui, animé de passion qui le dévastait de mille douleurs et d’un mal qui le conduisait au tombeau à chaque instant, sut parler d’amour, de bonheur, de la vie, de la nature et de l’espoir comme aucun poète.

Ce message admirable de pudeur et de flamme, Philippe Bianconi après trente années de partage en récitals et concerts sur les cinq continents, nous le livre dans un écrin de pensées et de sentiments généreux et virtuoses. Les doigts dansent au rythme de l’âme de l’interprète en osmose sublime à celle du poète et de l’instant. L’instant du passé ainsi uni à celui de l’écoute alors que l’on peut aborder pour quelques minutes les rives de l’intemporel.

Amalthée

Un enregistrement Dolce Volta Chopin Le piano poèt Par Philippe Bianconi

Distribution Harmonia Mundi

 

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Hélène Cadouin
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