En DVD
Don Giovanni
Mozart, da Ponte et Cie
Chez Bel Air Classique
Le véritable génie n’a nul besoin de travestir l’œuvre de ses prédécesseurs pour exister.
La discussion sur la nécessité de paraître moderne à tout prix est un serpent de mer.
Depuis des siècles ressortent ça et là des tentatives de mises en scènes de théâtre et d’opéras qui trouvent admirateurs comme sévères critiques.
En 2018, au Festival d’Aix en Provence, le metteur en scène russe Dimitri Tcherniakov s’en prenait au Don Giovanni de Mozart .
Le Freiburger Barokorchester sous la baguette incisive de l’excellent Louis Langrée donne le ton le plus vif et grinçant dès l’Ouverture.
La distribution à elle seule suffit à écouter. Surtout à s’évader du quotidien grâce à l’opéra et à la musique.
La Donna Anna de Marlis Petersen subjugue par instant l’auditeur spectateur, par un chant d’une implication au personnage tragique et communicatif. Tout est chanté à la perfection sur le plan technique avec des aigus d’une altitude confondante et un medium fruité. Elle ne crie jamais , demeure excellente musicienne, et sa prestation ressemble à un long gémissement dont il semble qu’elle ne s’extraira jamais en raison de ses hésitations sensuelles et amicales.
La Dona Elvira de Kristine Oppolais, domine l’exceptionnelle distribution féminine d’un saut de puce. La voix dorée, lumineuse, conduite comme un instrument, est d’une souplesse étourdissante et donne l’impression d’un chant sublime. Elle parvient , par la perfection de son phrasé et de son expression à figurer la victime consentante, réduite à néant par son amour inconditionnel face à Don Giovanni, à nous faire vraiment croire qu’elle lui pardonne tout, par avance, malgré l’avalanche de preuves de la noirceur de ce bourreau qu’elle adore !
Ravissante Zerlina interprétée par Kerstine Avemo. Rieuse, ébouriffante, coquette vite montée en séductrice au double jeu coquin. La voix est très subtile, la technique vocale parfaite et le tempérament bien assis. Elle brise la Jalouse colère de Mazetto de sa voix flutée, ironique, comme par enchantement.
Côté masculin Don Giovanni bénéficie d’un Bo Skovhus plutôt sur le “retour“ de flamme sur le plan physique. La voix est encore belle la technique vocale toujours s’un style ^parfait. La couleur et l’amplitude y sont, le medium et les notes graves clairs. Mais l’expression est pesante, sans grand charme. L dégaine physique peu appétissante.
En revanche Kyle Petersen signe ici un Leporello qui traverse le temps. Il est le seul à ne pas souffrir de la mise en scène ! La voix est d’une qualité rare. À la fois éclairée de l’intérieur et percutante. Ses attaque sont impeccablement dosée en expression et ii virevolte sans erreur entre l’expression d’une apparente soumission servile à son “padrone“, la rage de servir un faquin, d’en dépendre sur le plan matériel et tout de même le contentement momentané mais supérieurement jouissif de vivre un spectacle “gargantuesque“ , quelquefois grotesque ou sordide. Dont il percevra jusqu’à une peur panique, révulsive l’infernale dimension.
Colin Balzer chante superbement le rôle très délicat de Don Ottavio. Il rappelle à ceux qui l’ont vu et entendu Léopold Simono Canadien comme lui et ténor de légende[1] dans cet emploi. Il parvient à ne pas être à la recherche d’une posture traditionnelle qui voudrait que le fiancé de Donna Anna serait un pâle figurant assez facile à berner.
Vocalement, il engage avec une assurance tranquille, une voix au timbre chatoyant , à l’aigu bien timbré doublée d’une technique musicalement parfaite de chanteur de Lied et de Cantates sacrées et profanes. Le phrasé et l’expression d’une parfaite et juste élégance d’expression et de style. Physiquement il apporte à ce personnage une attitude réservée, noble et digne. Digne et fier cet homme devine l’émoi et le déséquilibre que Don Giovanni a semés. Il attendra que les vagues furieuses s’apaisent, prenant une certaine distance avec le drame qui se joue devant lui sans en mépriser l’impact.
Mazetto est campé avec beaucoup de nuances, de jeunesse et d’à propos par David Binic
On se paye le luxe D’Anatoli Kotscherga pour le personnage tutélaire, père de Donna Anna, du Commandatore. Et il est parfait.
De la mise en scène je dirais peu, sinon que “La belle affaire“ que voilà ! Un pardessus beige genre poil de chameau pourèbnv! le “Burlador“ de Séville[2], des jeans un peu à chacun, une bonne coiffure pour les dames. Une décor “ grands bourgeois“ vu par les soviétiques. Les personnages ne sont pas en rapport de “padrone“ à “servitore“ … ce qui fausse les échanges et la portée des paroles et des actes. Comme l’impact réel de l’ odieux personnage de Don Giovanni, plutôt banalisé que stygmatisé, alors qu’il demeure avant tout un mythe dénoncé d’ “abuseur“ et “violeur“..
Mais désormais nous prenons souvent l’habitude de ne pas retenir compte des inventions des metteurs en scène. Ce qui compte av nt tout ce sont les chanteurs et l’Orchestre et pour cela nous sommes vraiment bien servis.
Vous pouvez entendre la quasi totalité de ces interprètes sur You Tube dans des interprétations diverses ainsi que leur biographie.
Bonne écoute
Amalthée
[1] Voir sur internet la longue et magnifique carrière de ce maître du chant qui fit les beaux jours d’Aix, Salzbourg et bien entendu l’Amérique du nord, du sud et le Canada dont il était natif.
[2] Titre de l’œuvre originale de Tirso de Molina qui écrit le drame en 1630 ? le fait jouer avec un tel succès qu’il devint un mythe dont s’emparent Molière, Goldoni, Gluck, da Ponte et Mozart etc
Marianne Crebassa
Seguedilles
Elle est née à Béziers , mais elle est d’Agde, une jolie station balnéaire où l’eau de mer du rivage est pure.
À l ‘école de musique de sa ville elle apprend le piano puis ensuite se dirige vers l’école de musique de Sète et le Conservatoire de Montpellier.
En 2010 elle apparaît pour la première fois dans l’opera de Bernard Hermann : Les Hauts de Hurlevents[1] au Festival de Montpellier Radio France sous la direction de Alain Altinoglu. L’année suivante sur la même scène elle interprète La Magicienne de Fromental Halévy. Cette même année elle intervient à l’opéra de Paris dans la production de Lulu d’Alban Berg à l’opéra de Paris.
Elle est alors engagée pour le rôle de Charlotte Kahn au Festival de Salzbourg et obtient une véritable consécration. Pour cette jeune artiste lyrique de 28 ans c’est une immense fierté et un bonheur à savourer. Elle demeure égale à sa vision d’une carrière sérieuse au cours de laquelle elle ne commet aucune imprudence et cultive les grandes qualités musicales d’une voix naturellement ample, équilibrée, musicalement parfaite, gainée souple et soutenue par un souffle ample .
Opéra d’État “Unter den linden“ Berlin
Un DVD de BelAir classics
La salle berlinoise “Unter den Linden“ a toujours été un haut lieu de la représentation
d’opéra en Allemagne et en Europe . L’esprit et les caractéristiques nationaux y sont pratiqués sans complexe de supériorité avec le plus de fidélité possible tout en laissant une large part à la modernité , comme au partage avec d’autres origines, dans un climat de travail au service de l’art lyrique dont sont exclus les stigmates du show business et du vedettariat.
J’aime cette ambiance un peu sévère qui n’empêche nullement les talents les plus exceptionnels de se développer et au final de triompher pour offrir à l’amateur attentif une véritable communion avec les œuvres .
Daniel Barenboim , pianiste virtuose et chef d’orchestre d’envergure internationale , salué et admiré pour son engagement artistique incomparable et son humanisme universellement sans équivoque, dirige à Berlin depuis 1992 [1]. Le voici donnant rendez vous au metteur en scène inspiré de façon très personnelle[2] et auréolé d’un nuage de scandale judicaire , mais désormais célèbre Dimitri Tcherniakov pour une production de Tristan und Isolde. Représenté à Berlin en 2018 et mis en DVD en 2022. Chanté en langue originale et sous-titré en six langues.
L’œuvre représente dans le parcours du compositeur une étape cruciale . Composé en 1859 , pendant et après sa rencontre avec Mathilde Wesendonck [3] , Tristan et Isolde sera représenté à Munich au théâtre de la Cour de Bavière en 1869. C’est Hans von Bulow qui assure la direction d’orchestre. La partition poétique, dramatique, musicale agrège une la majeure part des avancées wagnériennes dans sa quête continue de “l’art total“ . Fondant la partition musicale apurée et sublimée, les thèmes du drame, l’action, ses interprètes, et leurs visions en un jet puissant irrépressible, continu, fluctuant associant l’idée fondamentale dramatique à son évolution vers la catharsis. Dans l’histoire de la musique occidentale, que l’on aime Wagner ou que l’on ne veuille pas le connaître, il y a un avant Tristan et un après.
L’argument tient en quelques phrases. Tristan noble chevalier de Bretagne a combattu pour le Roi Mark souverain de Cornouailles l’Irlande. Il a tué son défenseur Morold, alors fiancé à Dame Isolde princesse et magicienne guérisseuse. Un morceau de l’ épée de Tristan étant demeurée dans la tête de Morold, tranchée et expédiée en Irlande à Isolde comme trophée de victoire. La Dame ensuite amenée à soigner Tristan (qui se cache sous le surnom de Tantris ) en conçut une haine mortelle que le Regard échangé entre ces deux êtres éperdus transforme en un flamboyant amour et désir impérieux qui se loge dans l’inconscient des deux, alors que la guérison et le départ de l’un le fait disparaître aux yeux de l’autre.
Plusieurs années s’écoulent qui rendent veuf le Roi Mark bientôt pressé par les siens de convoler à nouveau…Alors en Tristan sourd l’idée de requérir la Princesse d’Irlande Isolde pour la donner en épouse à Mark. Et il va chercher la Princesse. Qui ne prend pas ce mariage comme un honneur et gage de paix pour son pays, mais comme une insulte.
De sa mère elle tient le secret des filtres de mort et d’amour. La suit dans le voyage sur le bateau que conduit Tristan , Brangaene. Isolde exige que Tristan boive avec elle le filtre de mort qu’elle a préparé. Brangaene échange le filtre. Mais le Regard déjà parle et l’amour rejaillit entre les deux êtres qui iront jusqu’au bout de son accomplissement la mort, la mort des deux dans l’assouvissement de cet impossible et brûlant amour.
La mise en scène de Tcherniakov place cette tragédie, mythe et légende née au temps de la Chevalerie et des récits du Roi Arthur, à l’ époque juste antérieure à la nôtre.
Les décors et le costumes sont contemporains de l’avant- guerre mondiale(1939). Ce qui importe assez peu. Est marquante, la direction d’acteurs, fluide et soutenue qui, leur laissant une liberté concertée avec le Directeur d’orchestre, Daniel Barenboim, assure à leur jeu, leur prestation vocale et musicale et les rapports entre eux , une réalité transmissible profondément efficace et heureuse pour la compréhension du drame, qui va et vient admirablement réglé. Surtout entre les deux principaux protagonistes, les autres acteurs chanteurs étant là souvent comme “témoins“., bien agissant tout de même. À la manière d’un flambeau de feu et de glace , Isolde puis Tristan vont être en action avec les autres , mais juste ce qu’il faut…En réalité ils sont sur le devant de la scène et les oreilles comme les regards sont braqués vers ce couple qui retrouve, reprend , brasse et boit en phrases et mots chantant, le mystère, le filtre, venu du fond de l’âme et du temps que nous voudrions tous connaître, consciemment ou inconsciemment :l’Acte d’Amour total qui conduit à la béatitude de la Mort.
Anja Kampe, caractérise son Isolde, donnant le départ de l’action tragique par un engagement magnifiquement chanté et joué d’une voix angélique et puissante, impeccablement colorée et musicalement parfaite. Sa diction, son phrasé sont d’une instrumentiste vocale. Elle est Isolde ! Elle parvient à incarner la force de caractère de l’Isolde légendaire, princesse irréductible, guerrière vengeresse . Et cependant choisit de se laisser emporter vers l’amour mortel auquel elle aspire et qu’elle désire vivre sans partage, sans hésitation.
Andreas Shager depuis son Rienzi en 2011 à Meiningen (Allemagne) et son engagement à Minden en 2012 pour son premier Tristan comme pour un Siegfried [4] triomphal au festival de Lucerne en 2013[5] , poursuit une carrière wagnérienne d’un caractère rare. Excellent acteur et vocalement très doué, il incarne ses personnages avec aisance et naturel, apportant la touche personnelle indispensable à demeurer fidèle à la partition . Son Tristan ici est absolument exceptionnel. La voix ne bouge pas, toutes les couleurs et les inflexions sont perceptibles et vrillent l’âme de l’auditeur . Sa quinte supérieure est souple et puissante en douceur sans une once de cris. Quelle beauté dans l’expression ! Sa manière de céder à l’invitation d’Isolde, puis son égarement apparent sont d’une lisibilité absolue. La deuxième acte atteint des sommets de force et de délicatesse d’expression, d’abandon prémonitoire et de force inimaginables. Mais c’est surtout le troisième acte qui porte cet artiste au sommet de son génie d’interprète.Chaque seconde est un moment de communion avec lui ! Ce Tristan sublime avançant vers la Mort libératrice !Nous émeut jusqu’au fond du cœur . À un moment , nous assai spectateurs “nous entendons la lumière“.
Quel bonheur que cela ait pu être filmé.
Le Roi Mark est l’ excellent Stephen Milling dont la taille est impressionnante, la voix comme le jeu parfaits. Ekaterina Gubanova campe une Brangaene intéressante, musicalement très en place mais manquant de profondeur et de couleur das les notes graves.
Une mention spéciale pour le Kurvenal de Boaz Daniel qui tant par le caractère sobre et stylé de son jeu de scène, que par son chant absolument remarquable vocalement et musicalement, parvient à donner à ce rôle une importance marquante . Il exprime avec justesse tout le dévouement, la complicité affectueuse , l’amitié, la fidélité des rapports entre lui et Tristan. Vocalement et musicalement cet artiste possède la vitalité et la puissance d’un baryton basse de belle stature à revoir et entendre dans d’autres personnages.
Daniel Barenboïm conduit l’orchestre et les chœurs de la Staatskapelle de Berlin d’une façon magnifique. Ses gestes parfaitement mesurés et ses regards invitent chacun à son rôle, à son jeu à l’accomplissement d’une œuvre magique et sublime. Il est à la fois celui qui déclenche et redonne vie à l’œuvre et à son partage et celui qui comme nous assiste à son déroulement !
Presque quatre heures de rêve, hors du monde dans l’inconscience et le mystère construit par le magicien qui écrivit sur les esquisses de son œuvre :
Bienheureux .Arraché à la douleur. Libre et pur. Toujours à toi. Les lamentations de Tristan et Isolde, dans le chaste langage d’or des sons, leurs larmes, leurs baisers. Je dépose tout cela tes pieds. Afin qu’ils célèbrent m’a porté si haut ! Richard Wagner .
Amalthée
BelAir Classics
Tristan und Isolde de R.Wagner en DVD
[1] Il a été nommé pour dix ans à la salle Unter den Linden
[2] Poursuivi par les ayants droit de Francis Poulenc et de G.Bernanos à propos de la production en 2013 du Dialogue des carmélites .
[3] épouse du très riche drapier habitant Zurich ayant offert l’hospitalité à Wagner à Zurich
[4] Au pied levé en replacement
[5] Année du bicentenaire de Wagner
24 Décembre 1800 Gildard Guillaume[1]
J’avais envoyé à Paris, quelques un de mes[2] officiers pour se défaire de Bonaparte, parce que je croyais la mesure nécessaire : mais je ne leur avais prescrit aucun moyen d’exécution. Ils ont choisi celui de l’explosion, elle est blâmable puisqu’elle sacrifiait inutilement des innocents.
Georges Cadoudal( 1771-1804)
La Révolution Française fut une Révolution bourgeoise. Le procès d’un tel événement serait vain . Certains affirment[3]-à tort ou à raison-qu ‘elle fut payée par une autre “Puissance adverse“ ou ennemie : elle rompit les digues du Pouvoir héréditaire et/ou absolu. Mille ans d’Histoire en basculèrent et elle servit de modèle à d’autres peuples. Cependant l’avenir qui sembla nouveau, prometteur dut compter avec les stigmates et les réussites du passé monarchique qui avait sut s’entourer souvent d’hommes et de femmes de talent et de clairvoyance.
24 Décembre 1800 Gildard Guillaume[1]
J’avais envoyé à Paris, quelques un de mes[2] officiers pour se défaire de Bonaparte, parce que je croyais la mesure nécessaire : mais je ne leur avais prescrit aucun moyen d’exécution. Ils ont choisi celui de l’explosion, elle est blâmable puisqu’elle sacrifiait inutilement des innocents.
Georges Cadoudal( 1771-1804)
La Révolution Française fut une Révolution bourgeoise. Le procès d’un tel événement serait vain . Certains affirment[3]-à tort ou à raison-qu ‘elle fut payée par une autre “Puissance adverse“ ou ennemie : elle rompit les digues du Pouvoir héréditaire et/ou absolu. Mille ans d’Histoire en basculèrent et elle servit de modèle à d’autres peuples. Cependant l’avenir qui sembla nouveau, prometteur dut compter avec les stigmates et les réussites du passé monarchique qui avait sut s’entourer souvent d’hommes et de femmes de talent et de clairvoyance.
Muses éternelles
En disques chez MIRARE
Kaoli Ono piano
Cyrielle Ndjiki Soprano
Voici deux jeunes musiciennes empruntant le chemin des poètes du temps jadis pour affirmer un avenir rayonnant. La pianiste d’origine japonaise Kaoli Ono et la soprano
Cyrielle Ndjiki se mesurant avec bonheur et quelle aisance et talent , à des chants et chansons de langues diverses, tous d’inspiration féminines.
La muse est celle qui dit au poète :
Poète prend ton luth et me donne un baiser
Il en fut ainsi de Fiodor Toutchev,( Les eaux du Printemps) pour S.Rachmaninov, Évariste de Pamy (Chansons madécasses )de Maurice Ravel . Maeterlinck ,celui de Pelléas et Mélisande et des Abeilles, pour Ernest Chausson , J.H.Mackay pour Richard Strauss ou Charles Baudelaire et Théophile Gauthier, dont Henri Duparc a mis les vers en musique en son unique opus. Pour Mathilde Wesendonck étant la poétesse et la muse de Richard Wagner, les lieder qui portent son nom , textes et chants unissent et tiennent au loin dans le mystère des âmes ces deux êtres enflammés à jamais inassouvis.
Sur ARTE concert en différé
Nous sommes habitués à voir Aïda dans les fastes d’une Égypte ancienne de légende.Beaucoup de figurants et des pyramides . Ajoutez l’effet du plein air d’un soir d’été ! Et vous serez presque au cinéma.
C’est oublier la sublime musique de Verdi dont Christian Thielemann et ses complices ont ciselé toutes les nuances, de l’évocation de la gloire militaire au murmures d’amour sans omettre les tensions et les affres de sentiments et affects tristement, tragiquement humains.
Voici une lecture de la tragédie à l’antique ! Serrée sur ses trois personnages principaux, dans des lieux étroits mais profondément évocateurs qui invitent au partage et viennent habiter spontanément sans artifice l’esprit du spectateur . Sans que nul ne soit distrait par des effets superflus, bien que souvent agréables. Le drame allant à son paroxysme irrémédiable de toute sa puissance mortelle et pure.
La scène su Semperoper de Dresde (Allemagne-Saxe) est accueillante aux sobres et ingénieux décors et costumes de Ezio Toffulotti pour la mise en scène réaliste et fidèle à l’esprit de l’œuvre de Katharina Thalbach.
Par Gildard Guillaume
Voici une nouvelle enquête du Juge Pline, dont nous avons déjà eu trois opus chez le même éditeur.[1]Plus dense et documenté sur le plan des événements historiques, ce nouveau roman de Gildard Guillaume rappelle les ouvrages ayant précédé cette serie policière. [2]
Le sujet se situe dans le Saumurois à deux périodes distinctes :
Avec son roman documentaire Manipulation Catherine Armessen obtint le Prix Littré en 2008. Avec La Marionnette elle signait un roman policier masqué “haut de gamme“ qui captivait fortement le lecteur jusqu’à lire la nuit ! J’ai aimé au point de le relire.
Tu me reviendras tient du roman documentaire avec un fort accent de “thriller select“ Il vous donnera le frisson.
Nous plongeant de très près dans le quotidien du monde de la médecine, qu’elle soit libérale ou hospitalière, son aspect contemporain est d’un impact parfait sur nous en cette période. Cet univers très serré autour de ce qui est souvent un apostolat, présente des cas de figures semblables à côté d’autres de personnalités qui tendent à se détacher d’une manière ou d’une autre de l’ambiance et du caractère général.
Par Hiro Arikawa
Chez Actes Sud
Cela se passe au Japon.
Une ligne de chemin de fer dans le style de nos TER. Avec des wagons rouges passant sur un immense pont de Takarazuka à Nishinomjya
Des femmes et hommes, d’âges, de milieu social et de métier divers, avec une forte proportion d’ étudiants universitaires plus quelques écoliers(ères) l’empruntent, par évidente nécessité.
Chaque voyageur et chaque voyageuse , croise, rencontre puis connaît un ou plusieurs habitués au cours des minutes passées ensemble, ils échangent tout d’abord un mot, une phrase et puis d’avantage… Ou bien se contentent
Abdel Rahman El Bacha
Scherzi et Ballades
L’éternité est une qualité du temps et non une quantité du temps.
Le miracle de Chopin est nous fait croire qu’il a composé cette musique parce qu’il a deviné ce qui se passe en nous . Au fond de son âme il retrouve notre âme.
El Bacha[1]
Abdel Rahman el Bacha fut révélé au public alors qu’il était un enfant. Premier concert avec orchestre à l’âge de dix ans . Il est élève de Zvart Sarkissian.
Ensuite il choisit la France et la bourse offerte pour son talent et surtout pour qu’il le perfectionne. Le Conservatoire de Paris l’accueille et encore jeune homme, reçoit quatre premiers prix à sa sortie(Piano, contrepoint, harmonie et musique de chambre).
Ce fut alors le Concours Reine Élisabeth de Belgique et à l’hunanimité le Premier Prix qui le propulse vers une carrière toute en réussites choisies. Il a été invité partout du Mozarteum de Salzbourg à la Philharmonie de Berlin et surtout au Japon avec le NHK.
Il fut lors des premières éditions de La Folle Journée de Nantes l’un des plus fidèles invités. Je me souviens en particulier de sa participation éblouissante à la Folle Journée Russe et à son interprétation de Rachmaninov.
Une certaine raison de vivre
Ce roman dont l’auteur dit qu’il doit son inspiration à Jean Giono, me semble également fortement subordonné à la situation de la Terre et les périls climatologiques et écologiques, dont les humains sont responsables et qui nous sont proches.
Philippe Torreton comédien, acteur de cinéma et courts métrages (55 ans) nous a souvent montré [1] avec talent [2] les valeurs qu’il partage. Je me souviens de son admirable interprétation de Henry V de Shakespeare [3] avec le même bonheur que j’ai lu son récit. Ce livre est d’une intensité émotionnelle prenante. Le sujet, sympathique, entraine dès les premières pages pour ce qui semble l’ anecdote heureuse d’un retour aux paysages de l’enfance. En réalité , voici la trace d’une part de vie. Bien plus ! Une plongée abyssale au creux de l’attente involontaire d’un être, à trouver “une raison de vivre“.
Oksana Lyniv. Une Dame au podium à Bayreuth
Pour la première fois depuis 1876 et après 92 Messieurs/ chefs, une Dame prend la baguette face à l'orchestre de Bayreuth. En montant ainsi au podium du plus célèbre des festivals d’opéras du monde elle ouvre une ère nouvelle.
À son programme, un flambant Hollandais, descendu du fantastique Vaisseau dont la distribution a comblé toutes les attentes. Oksana Lyniv face à la phalange réunie chaque année à neuf, montre qu’elle a parfaitement et victorieusement investi sans l’ombre d’une hésitation, le “temple “et la célèbre colline. Faisant montre de son savoir et de son talent tous deux remarquables, elle permet de renouveler la coutume grâce à la volonté notamment de Katarina Wagner [1]qui l’a appelée à ce poste.
Lire la suite : Le Vaisseau Fantôme Festival de Bayreuth 2021
(Hercule Amoureux)
Musique De Francesco Cavalli[1]
Livret de Francesco Butti
L’enchantement d’un jour de fête
L’Opéra Comique lors de sa Saison 2019/2020 a monté l’œuvre de Francesco Cavalli
Ercole Amante. Voici que paraît chez Naxos distribué par Outhere la représentation complète.
Cette pièce lyrique fut donnée en première à la salle des Machines du Palais des Tuileries à Paris à l’occasion du mariage de Louis XIV [2]en 1662.
Francesco Cavalli, organiste de la Cappella Marciana [3] fut tout d’abord réputé pour ses œuvres sacrées. Il prit goût à développer le genre opéra dans la suite de Claudio Monteverdi avec la réalisation des Nozze di Teti e di Peleo, en 1639, mais dans des circonstances plus larges et populaires.
L’aîné composa surtout pour la Cour de Mantoue, avec, à sa disposition un orchestre très fourni et divers en instruments, alors que Cavalli apporte à leurs demandes, aux théâtres de Venise, de nouvelles œuvre vues et appréciées d’un large public venu de toutes les catégories sociales de la République aristocratique des Doges.
(Hercule Amoureux)
Musique De Francesco Cavalli[1]
Livret de Francesco Butti
L’enchantement d’un jour de fête
L’Opéra Comique lors de sa Saison 2019/2020 a monté l’œuvre de Francesco Cavalli
Ercole Amante. Voici que paraît chez Naxos distribué par Outhere la représentation complète.
Cette pièce lyrique fut donnée en première à la salle des Machines du Palais des Tuileries à Paris à l’occasion du mariage de Louis XIV [2]en 1662.
Francesco Cavalli, organiste de la Cappella Marciana [3] fut tout d’abord réputé pour ses œuvres sacrées. Il prit goût à développer le genre opéra dans la suite de Claudio Monteverdi avec la réalisation des Nozze di Teti e di Peleo, en 1639, mais dans des circonstances plus larges et populaires.
L’aîné composa surtout pour la Cour de Mantoue, avec, à sa disposition un orchestre très fourni et divers en instruments, alors que Cavalli apporte à leurs demandes, aux théâtres de Venise, de nouvelles œuvre vues et appréciées d’un large public venu de toutes les catégories sociales de la République aristocratique des Doges.
Ce fut le véritable rendez-vous de ce festival.
Sir Simon Rattle à Aix, signe des retrouvailles heureuses avec le drame lyrique Tristan und Isolde, l’œuvre si renommée de Wagner arrive sur cette scène pour une Première.
Les amateurs du Maître allemand ont accouru, d’autant que la distribution était absolument faite pour accrocher les plus difficiles. À la baguette Sir Simon Rattle à la tête du London Symphony Orchestra, qui pour la première fois jouait l’œuvre en entier. Un Ensemble qui brille par ses qualités de discipline, sa souplesse et l’excellence de ses instrumentistes.
Lire la suite : Tristan et Isolde de Richard Wagner Festival d'Aix en Provence
Lecture pour des journées de Canicule
Une Enquête du juge Pline
Une très jeune et superbe femme, Romane, est retrouvée morte, défigurée, tête en bas, à l’intérieur d’un tonneau, dans l’atelier de son mari, le tonnelier Rocher.
Sur ARTE 6 juin :
À Vienne Karina Canellakis à la tête du Wiener Symphoniker
s’affirme dans la ferveur et la grâce de l’événement
Les succès du Non Anniversaire du Maître de Bonn
Tout ami des félins sait qu’il vit chez son chat !
Il est des auteurs qui deviennent vos amis, vous quittez leurs pages avec regret et pourtant vous savez bien qu’un récit doit se terminer. Voici l’histoire du voyage de Dean Nicholson et Nala. Ils deviendront des amis car beaucoup voudraient vivre une aventure aussi formidable.
L’événement musical
1er Prix au concours Reine Élisabeth de Belgique
Le Jeune Lorrain Jonathan Fournel a remporté samedi 28 mai à onze heures du soir, après la suite des épreuves habituelles mais hors public,[1] le Prix reine Élisabeth de Belgique.[2]
Depuis la même récompense attribuée à Franc Braley en 1991, aucun pianiste français n’a remporté ce prix prestigieux entre tous par ses exigences.
En 1978 un autre pianiste français d’origine libanaise, Abdel Rahman el Bacha le remporta à l’âge de vingt ans après avoir suivi ses études à Paris (Lycée Racine et CNSMD Paris) .
Jonathan Fournel
C’est une merveilleuse surprise pour nous tous de voir un tel artiste, d’un savoir accompli, pluridisciplinaire, doté d’un talent absolument personnel au caractère original, remporter ce prix prestigieux et haut placé entre tous.
Il se présente à nos yeux et à nos oreilles émerveillés, habité d’une jeune et cependant profonde expérience vivante, comme d’une grande et noble virtuosité , le geste sobre et généreux, l’âme épanouie .
Déjà habitué des scène internationales et des orchestres de nombreuses nationalités, il nous offre l’image d’un artiste en tous points remarquable.
Né le 2 octobre 1993, Jonathan, fils du professeur Fournel enseignant du Conservatoire de Sarreguemines , entre tout jeune à ce même établissement.
En 2000 il y est admis chez Marianne Henry. L’année suivante il part chez Stéphane Seban au Conservatoire de Strasbourg.
Patricia Pagny sera son professeur particulier dès cette année 2000.
Six ans plus tard il est admis à la Musikhochule de Saarbrücken avec Jean Micault et Robert Leonardy. Dans ces mêmes mois il noue avec Gisèle Magnan des liens d’enseignement particulier qui sont toujours d’actualité.
Il est âgé de Seize ans(2009) lorsqu’il est reçu à l’unanimité au Conservatoire de Paris et ses professeurs Bruno Rigutto, la très regrettée Brigitte Engerer, Claire Désert et Michel d’Alberto seront ses professeurs.
En 2011 il est admis( toujours à Paris) en classe d’accompagnement chez Reik Hozu et dans la classe de Jean Frédéric Neuburger.
Il reçoit en 2016 le diplôme d’accompagnement avec la mention Très bien.
En 2014 il termine son parcours parisien en recevant le Master de piano Mention : Très bien. Puis deux année plus tard (2016) le diplôme d’Artiste Interprète.
Cette même année 2016 il se perfectionne avec Louis Lortie et Avo Kouyoumdjan à la Chapelle Musicale Reine Élisabeth de Belgique. Chapelle à laquelle il appartient toujours aujourd’hui.
Une enfance et une adolescence heureuse et jalonnée de Prix remportés avec panache.
À douze ans(2005) : Prix Madeleine de Valmaléte et premier prix de la fondation Maurice Ravel.
À 14 ans (2007) Prix Franz Liszt d’Ile de France
À 15 ans Le Concours Universitaire de Strasbourg.
En 2012 à 19 ans il remporte :
Le Prix du meilleur candidat français du Concours d’Épinal.
Le 2ème prix du Concours Ettore Pozzoli à Seregno en Itale
Et le 1er Prix du Concours International du Lions Club Thomas Kuti.
L’année suivante (2013 ) l’Italie le couronne à nouveau avec le Viotti de Vercelli 1er Prix. Et l’Écosse à Glasgow également premier prix , de plus il gagne en même temps le prix Blüthner : un piano à queue.
Mais ce n’est nullement un “coureur de concours“ !
Jonathan est un authentique récitalistes et concertiste qui a toujours conduit une double route musicale en étant dès l’âge de dix ans un invité et recherché pour paraître devant le public qui d’est montré dès les premières apparitions enthousiaste et conquis par son charme , son esprit, son sérieux dans ses choix et son sens inné de l’interprétation des oeuvres.
Il a voyagé en engagement de Lille au Terroir Wasseyen. De Piano Campus (Paris) et Jeunes Talents à Metz et Paris , Pianoscope à Beauvais et Musikfestspiele Saar à Giovine Orchestre Genovese, Gioventù Musicale d’Italia. Puis Festival de Jeune Espoirs et les Festivals de Fénétrange, Piano en Saintonge, A Lyon, à l’UNESCO à Paris et CAC de Forbach(57).
Le Stevenson Hall de Glasgow et aussi Edinburgh, Dundee en Écosse et en Italie à Modena, Vercelli,Novarra, Sulmona Auditorium G.Mahler et Sala Verdi à Milan, le Carlo Felice de Genova (Italie).
Le nombre de ses concerts avec des orchestre aussi prestigieux que l’Orchestre national de Strasbourg est proprement prodigieux ! Il montre que cet artiste a véritablement la musique comme mode d’existence tout comme essence spirituelle. Une vie dédiée à son art sans snobisme ni arrivisme mais où passion , curiosité et goût du travail lui sont des atouts naturels doublé du talent original et unique.
La musique contemporaine lui est immédiatement familière. Ainsi il a créé lors du concert du Concours qu’il a remporté samedi une pièce de Bruno Mantovani avant le 2ème Concerto de Brahms, œuvres que vous pouvez écouter sur Internet en ce moment.[3]
Il a créé la sonate N° 3 de Nicias Bacri. Les œuvres de Pierre-Alain Baye-Weppe et Roye Boyle comme Guillaume Connesson et Thomas Adès sont à son répertoire habituel.
Pour le Label Warner il a enregistré en compagnie du pianiste Philippe Cassard [4]une œuvre inédite de Clause Debussy pour Chœur de femmes et deux pianos.
Il est soutenu par la Fondation Colas, la Fondation Goéland, et la Fondation Les Allumeurs d’Étoiles.
Visitez sur le Web les extraits de concerts qu’il a déjà donné et rendez-vous bientôt en retransmissions diverses.
Remercions ce bel artiste qui nous est révélé au grand jour. Après cette année si difficile pour tous, saluons ceux et celles de nos artistes et de leurs professeurs, organisateurs etc. Malgré embûches ils ont eu le courage et la grâce de poursuivre leu tâches pour nous apporter des moments de bonheur à partager.
Bravo à Jonathan
Amalthée
Hélène Cadouin dite "AMALTHÉE"
Borde Basse
82 150 Saint Amans du Pech
France