Oksana Lyniv. Une Dame au podium à Bayreuth

 

Pour la première fois depuis 1876 et après 92 Messieurs/ chefs, une Dame prend la baguette face à l'orchestre de Bayreuth. En montant ainsi au podium du plus célèbre des festivals d’opéras du monde elle ouvre une ère nouvelle.

À son programme, un flambant Hollandais, descendu du fantastique Vaisseau dont la distribution a comblé toutes les attentes. Oksana Lyniv face à la phalange réunie chaque année à neuf, montre qu’elle a parfaitement et victorieusement investi sans l’ombre d’une hésitation, le “temple “et la célèbre colline. Faisant montre de son savoir et de son talent tous deux remarquables, elle permet de renouveler la coutume grâce à la volonté notamment de Katarina Wagner [1]qui l’a appelée à ce poste.

 

Sur ARTE 6 juin :

À Vienne Karina Canellakis à la tête du Wiener Symphoniker

s’affirme dans la ferveur et la  grâce de l’événement

 Les succès du Non Anniversaire du Maître de Bonn

Festival scénique sacré.

Ultime  pièce du Maître fruit d’une destinée exemplaire de l’artiste “romantique“ et visionnaire . Toutes les recherches, les qualités originales comme les théories musicales, théâtrales et littéraires de Wagner  aboutissent dans la refonte de ce drame venu du fond des âges.Un drame tiré du manuscrit du troubadour Wolfram von Eschenbach : Parzifal.

Ce roman courtois de 25 000 vers datant des environs de 1200 qui  lui même fut inspiré de Perceval, Le Comte du Graal   du célèbre  Chretien de Troyes ( fin du 12e ).

 

Pour Richard Wagner la période de composition musicale s’étendit de 1877 à 1882. Les premières esquisses du livret remontant à 1857 et se suivent à intervalles irréguliers  jusqu’en 1877.

Mais aujourd'hui encore, je cherche en vain une œuvre qui ait la même dangereuse fascination, la même effrayante et suave infinitude que Tristan et Isolde. Le monde est pauvre pour celui qui n'a jamais été assez malade pour goûter cette “volupté de l'enfer”. F.Nietzsche Ecce Homo 

 

Oeuvre prodigieuse et unique née dans le fil du destin du compositeur ,écrite comme la  délivrance d’un amour alambiqué, narcissique ,inassouvi et impossible.

La légende celtique  Tristan et Iseut occupe Richard Wagner alors en Suisse qui en écrit le poème  puis la musique entre 1857 et 1859 . Le drame lyrique sera représenté en Première   le 10 juin 1865  au théâtre royal de la Cour  de Bavière à   Munich grâce au patronat de Louis II mécène du compositeur.  Sous la direction de Hans von Bulow1

Édition vraiment heureuse que le soleil a embellie avec la quasi intégrale des opéras du maître1 en dehors du Ring. Absent depuis trois ans  du programme ce qui fluidifie l ‘assistance du public du  festival le plus couru du monde. Ainsi cela  permet à de nombreux amateurs de trouver de la place au bonheur du dernier moment.

On nous promet en 2020 une  mise en scène de l’autrichien  Valentin Schwarz pour la nouvelle   Tétralogie2 dirigée par Pietrari Inkinen  chef Finlandais officiant à Sarrebruck . Avec , entre autres, le Gurnemanz 3de cette année Gunther Groissböck et la Brünnhilde de Petra Lang actuelle   Isolde , le Siegfried de Andreas Shaeger Parsifal de cette année, pour la deuxième journée éponyme  Stephen Gould l’actuel Tristan pour le Crépuscule des Dieux .Des  habitués de la nouvelle génération  des chanteurs wagnériens.

Tannhäuser

2019 ouvrait donc avec la nouvelle mouture de Tannhäuser ou le Combat des chanteurs de la Wartburg et une mise en scène qui ne laisse pas indifférent de Tobias Kratzer et la direction somptueuse, bouillonnante ,limpide et racée de Valery Gergiev .

L ‘ apothéose de la divine Anna Netrebko

 

 Le Trouvère de Giuseppe Verdi

 L’émission Passage des Arts sur la 5 nous présentait en direct de l’Arène de Vérone ( Vénétie Italie) , Le Trouvère de Verdi livret de Salvatore Camarano et Leone Emanuele Bardare. L’origine  en est  la pièce espagnole El Trovador de 1836 de Antonio Garcia Guiterez.

Un drame sombre, épais , par moment  pathologique et démesuré, voire débordant  pour lequel Giuseppe Verdi acheta un dictionnaire d’espagnol afin de lire ce drame connaissant un vrai succès. Et d’en donner après lecture , la matière à son ami et librettiste Camarano alors très malade[1] que  Bardare qui le termina.

Le succès fut immédiat dès la création  et les représentations au théâtre Apollo de Rome en 1853 (19 Janvier). La création en France eut lieu en 1857.

 L’ arène de Vérone reçoit depuis 1913 des représentations d’opéras dans des conditions de fêtes estivales populaires . L’Italie aime les circuits automobiles, les courses cyclistes, elle a eu Fausto Copi! Et  elle demeure la terre d’élection pour  tous les arts et aujourd’hui comme au 19e siècle  l’opéra en particulier cher aux élites , aux gens fortunés comme au peuple italien toutes classes sociales et d’âges confondues.

La pianiste Marie-Ange Nguci joue pour la première fois à La Roque d’Anthéron
La pianiste Marie-Ange Nguci joue pour la première fois à La Roque d’Anthéron

Du 19 juillet au 18 août au pied du Luberon en bordure de la Durance La Roque d’Anthéron ouvre ses espaces à la musique pour piano.

 

Son directeur artistique René Martin parti de Nantes à la rencontre de la terre méditerranéenne où déjà vibraient Aix-en-Provence et Orange, fut nommé à Aix comme chargé de mission par le ministère de la culture afin de réorganiser la vie musicale en dehors des Festivals. Il s’allia à Paul Onoratini alors Maire de la cité et la chance voulut qu’ils y dressèrent un troisième fleuron provençal qui devint le plus important festival de piano d’Europe. Le choc eut lieu lorsqu’il découvrit un parc aux platanes tricentenaires et une pièce d’eau que visitaient les canards.

 Philipp Maintz

Opéra de chambre d’après le roman d’Émile Zola

Thérèse Raquin 

Il s’agit du troisième roman de Zola qui en tira une pièce que la critique esquinta joyeusement   le qualificatif de putride fut accordé au genre de “roman naturaliste“,qualificatif voulu par son auteur, que l’on trouva en dessous de la réalité.

 

Mais Zola entendait aussi décrire l’état de saleté repoussante dans laquelle sur le plan moral et matériel étaient contraints de vivre une certaine partie de la population. État dont Haussmann plus tard tentera de masquer l’urgence, mais hélas pour donner à la capitale de beaux immeubles que nous admirons encore mais qui ne servirent pas au petit peuple. Celui des journaliers, des femmes seules abandonnées et autres en situation précaire. La grande bourgeoisie exécra Zola, cependant, même en appréciant peu certains de ses ouvrages, force est de constater qu’à la suite de Balzac plus large d’esprit et d’intelligence, il fut des premiers écrivains naturalistes certes, mais également social.[1]

 Richard Wagner

 Seule comédie après Liebesverbot[1]   , les Maîtres tiennent un place rayonnante et savante dans l’oeuvre de Wagner. Le Prélude,  véritable symphonie , présente le sujet dans une   architecture rutilante ,  ouvragée comme un vitrail ,  dont Arturo Toscanini à Salzbourg même , en 1936 laissa une trace indélébile.

Composé entre 1862 et 1867 et dédié au Souverain Louis II de Bavière, la Première eut lieu à Munich le 21 juin 1868 au Théâtre de la Cour[2]. Le chef d’orchestre était Hans von Bulow qui vingt ans plus tard mit l’ouvrage au répertoire du Festival de Bayreuth .

L’œuvre entière s’appuie , comme issue de  la tradition de l’art musical et vocal allemand . Depuis les minnesanger [3] et  auquel viennent se greffer l’autre versant, celui  des textes sacrés qui unissaient par leur pratique chorale, dans la peine, la joie et l’amour  le peuple, ses bourgeois et ses élites . [4]

Festival 1001 notes 2018
Festival 1001 notes 2018

D’une abbatiale à un Théâtre et d’un château à un site novateur, campagnard et Culturel : Lanau

 

Le Festival 1001 notes ne ressemble à aucun autre. C’est un Festival de pays et de gens de culture musicale à la portée de tous. En Limousin ce n’est pas loin et les concerts seront de haute qualité tout en conservant cet esprit de campagne et de repos propice à se retrouver, se ressourcer grâce à la musique.

Je rappelle que de Montpellier l’autoroute vous conduit à Brive en peu heures vite passées et que vous pourrez à cette occasion voir le superbe pont de Millau merveille d’ingénierie, de technique et d’élégance. Le paysage est superbe tout au long du parcours.

Il ne pleut pas plus qu’ailleurs…

 

Je vous ai parlé souvent de 1001 Notes, pour les productions discographiques dont le Chopin de Olivier Korbier. Cadre de Banque, il porte deux casquettes. Pianiste amateur de haut niveau et salarié.

1001 Notes situe ses concerts en Limousin du Sud.

Le Festival 1001 Notes dédié aux créations et découvertes en musique classique, fondé en 2005 par Albin de La Tour a pris une place importante dans le paysage de l musique classique à portée de l’auditeur et en direct.

Car les organisateurs ne se contentent pas de concerts ou d’enregistrements. Il oriente une partie de l’activité à se dédier aux programmes scolaires afin d’amener le plus de monde du jeune public à la pratique musicale pour son instruction, sa formation et son épanouissement. La musique est enfin considérée ainsi non pas comme un objet de loisir, mais comme une discipline intégralement nécessaire dans la panoplie éducative telle que la grammaire et la géométrie ou la connaissance approfondie de la langue. Ainsi en était-il dès les premiers âges.

 

Voici le programme de cet été. Pour les locations il vous suffit de vous rendre sur le site.

Ou de téléphoner aux numéros indiqués sur ce même site.

Tous les partenaires administratifs se feront un plaisir de vous guider.

 

MERCREDI 18 JUILLET 2018 20 Heures

Jean-François Zygel et Spirito

Compositeur, pianiste et improvisateur, il touche à toute musique, a présenté et enregistré de véritable cours de musicologie pour France Musique. Nicole Courti est à la Direction. Le Chœur Spirito est à l’animation.

Église Saint Michel des lions à Limoges

 

PROGRAMME Un Requiem imaginaire

György Ligeti : Lux aeterna

Wolfgang Amadeus Mozart : Requiem (Lacrimosa)

Johann Sebastian Bach : Komm, Jesu, komm

Maurice Duruflé : Requiem (Domine Jesu Christe)

Sergueï Rachmaninov : Bogoroditse

Jean-François Zygel : Kaddish (création)

Henry Purcell : Hear my prayer, o Lord

Igor Stravinsky : Symphonie de psaumes

Anton Bruckner : Christus factus est

Francis Poulenc : Stabat Mater dolorosa

Gabriel Fauré : Requiem (In paradisum)

Jean-François Zygel : improvisations

 

Jeudi 19 juillet à 20Heures

Le vieux château Vicqu’sur Breuilh

Jean Muller Piano

 

PROGRAMME Les Variations Goldberg

Johann Sebastian Bach : Variations Goldberg

Entracte

Claude Debussy : La Cathédrale engloutie

Ivan Boumans : Barcarolle n°3

György Ligeti : L’Escalier du diable (13e étude pour piano)

Jean Muller : Homage to Edvard Grieg

I The song of the lost bird

II Halling

III Ancient Folktale

Franz Liszt : Après une lecture du Dante – Fantasia quasi sonata

Les Variations Goldberg à elle seule méritent le déplacement pour ce très bel artiste qui ne coure pas après le temps, mais sait l’habiter et le faire fructifier pour un partage sans égal avec ses auditeurs.

 

Le 21 Juillet à 20 Heures

Limoges Espace Cité

Brieuc Vourch et Ingmar Lazar

Brieuc Vourch • violon

Ingmar Lazar • piano

Richard Strauss : Sonate pour violon et piano Franz Liszt : Méphisto-valse n°1 Eric Tanguy : In a dream, pour violon et piano

César Franck : Sonate pour violon et piano

 

 

Le 24 Juillet 20 H

Festivhalle Saint Priest Taurion

Philippe Jarousky contre ténor

Première partie : Quatuor Akilone

Franz Schubert : Quatuor en la mineur « Rosamunde »

Extraits des Opéras. De G.F. Haendel Rodelinda, Ariodante, Giulio Cesare, Rinaldo

Notre grand spécialiste des partitions d’Opras "seria" en liberté de concert ;

Il y est toujours absolument fantastique de virtuosité, sympathique et détendu.

 

JEUDI 26 JUILLET 2018 20 H

Ensembles Hope et Méliades

Le vieux château Vicqu’sur Breuilh

 

PROGRAMME Musiques sacrées du XXIe siècle

Alain Labarsouque : « Transfiguration » EV Mt 17,1-13

Pascal Zavaro : « Bardo Thödol » Le livre des morts Tibétains

Thierry Machuel : « The Sphere » texte Kathleen Jessie Raine

Gualtiero Dazzi : « Noche Oscura » texte de Jean de la Croix

Kim Arnesen : « Song of the Soul » texte de Euan Tait

 

SAMEDI 28 JUILLET 2018 20 H

Théâtre Municipal de Brive la Gaillarde

Maria Mirante et Paul Beynet

 

PROGRAMME Le pianiste qui m’aimait

Gioacchino Rossini : extrait de Cenerentola – Nacqui all’affanno

Carlos Gardel : Tomo y obligo

Kurt Weill : Je ne t’aime pas

Franz Schubert : Impromptu opus 90 n°3

Frédéric Chopin : Polonaise opus 53

Manuel de Falla : Danse rituelle du feu

Hernesto Halffter : Ai, que linda moça

Wim Mertens : Iris

Scott Joplin : Maple leaf rag

Frédéric Chopin : Prélude opus 28 n°15

Erik Satie : Gnossienne 1

Astor Piazolla : Yo soy Maria

 

LUNDI 30 JUILLET 2018 20 H

Rosemary Standley et Bruno Helstroffer’ Band

Collégiale de Saint Léonard de Noblat

Programme de chant baroque d’auteurs et compositeurs anglais

What If A Day : attribué à Thomas Campion, 1606

The Bob of Dumblane in Orpheus Caledonius : mis en musique par William Thomson, 1733

Bruton Town : l’histoire d’Isabella ou Le Pot de Basilic de Boccacio, d’après le recueil de Cecil J. Sharp

Hush you bye : d’après le recueil d’Alan Lomax

I Once Loved a Lass : ballade écossaise, texte original d’après “the Forlorn Lover” c.1670

Wagoner’s Lad : ballade d’amour tragique, c.1850-75

Jack Hall : chanson traditionnelle du Somerset

O Death : chanson de l’époque des Tudor, attribuée à Anne Boleyn, 1536

Pastime : Henry VIII

Echoes : Bruno Helstroffer / A Hymn to the Evening : poème de Phillis Wheatley

An Evening Hymn : Henry Purcell 1659-1695

Geordie : chanson montagnarde américaine du folklore traditionnel anglo-irlandais

Scots Songs in Orpheus Caledonius : mis en musique par William Thomson, 1733

Poor Wayfaring Stranger : chanson traditionnelle du début du 19e siècle

Love I Obey : William Lawes 1602-1645

 

MERCREDI 1 AOÛT 2018 Pôle de Lanau 20 H

Constantinople

 

PROGRAMME Passages

Anonyme, Iran-XVIe siècle : Penj-gâh pishrow

Didem Basar : Devr-e Raksan

darbeyn-é cedid, Dimitrius Cantemir : Buzurk pishrow

Charbel Rouhana / Kiya Tabassian : Cheshmeh

Kiya Tabassian : Gozar

Charbel Rouhana : Clin d’œil

Kiya Tabassian : Nour

Charbel Rouhana : Om Al Maradem

Didem Basar : Kervan (Caravan)

Le pôle de Lanu vous est présenté sur internet grâce à ce nom. Très intéressant à découvrir comme lieu de partage entre la vie sociale active et la vie artistique. Remarquable réalisation de la région comme lieu de rencontres sociales, agricoles et culturelles.

 

VENDREDI 3 AOÛT 2018 La Grange aux Moines à Ambazac 20 H

Olivier Korber Double Jeu : Chopin Barcaroles et Préludes

Le voici tel que je vous en ai parlé dans mon article sur son enregistrement.

Vous écouterez ce programme qui sera cette fois vivant

À ne pas manquer

 

MARDI 7 AOÛT 2018 Abbatiale de Solignac 20 H

Anthea Pichanick et Le Concert de l’Hostel Dieu

PROGRAMME Vivaldi revu à la mode autrement

Antonio Vivaldi :
Aria Se lento ancora il fulmine [de l’opéra perdu Argippo RV 697] Arias de différents opéras : Olimpiade, Semiramide, Tieteberga
Sonata XII, RV 63, La Folia

Karl Jenkins : Concerto grosso pour cordes, Palladio
K.A Rasmussen / Vivaldi : Les Quatre Saisons (Automne), a new reading
Steve Reich : Electric counterpoint

 

JEUDI 9 AOÛT 2018

Festivhalle Saint Priest Taurion

Barbara Hendricks et son Blues Band

PROGRAMME : Le Chemin vers la Liberté)

Improvisation on Feeling Bad Blues : Ry Cooder

People Get Ready : Curtis Mayfield

We Shall Not Be Moved : Traditional

Woke Up This Morning (With My Mind On Jesus) : Traditional

Ain’t Gonna Let Nobody Turn Me Around : Traditional

Amazing Grace : John Newton

Keep Your Eyes on the Prize : Traditional

Take My Hand, Precious Lord : Thomas A. Dorsey

Another Man Done Gone : Traditional

Improvisation : Mathias Algotsson

Strange Fruit : Allan Lewis

Down in Mississippi : J.B. Lenoir

I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free : Bill Taylor, Richard Carroll Lamb

Refugee Medley : George Gershwin, Warsan Shire, Traditional

Freedom Medley : Traditional

 

On ne présente pas la dame. Un pari peut-être un peu riisqué pour cette artiste dont la carrière fut à son apogée il y a déjà quelques années. Mais elle a certainement encore beaucoup à dire.

 

Alors bon choix et bon Festival

Amalthée

Catherine  Foster, Brunnhilde, triomphe absolu à Bayreuth

 

Les dernières représentations du Ring [1]de Richard Wagner,  sous le règne de la mise en scène, acérée,  sulfureuse, ravageuse et hurlante de pessimisme réaliste  de Frank  Castorf ont pris fin sur un triomphe absolu. Certes la  piteuse flambée d’un baril de pétrole (Or noir aujourd’hui pour Or jaune d’hier) tandis que le Walhalla (Bourse de New York) prospère en continu, oblige à  convenir de la perspicacité  de l’ensemble de la production. Tout comme les crocodiles  (emblème du capitalisme dévoyé) qui rampent de la Fontaine de l ’“Alexander Platz“ à Berlin parlent  fort et percutent notre pensée confortablement endormie par les“ loisirs organisés “ et autre pièges pour naïfs, pour que l’on saisisse enfin combien  Castorf est  homme d’amour et de réflexion,  par sa façon de crier  violente, ironique  et sans détour !

 

Polémiques nombreuses ont parsemé les cinq crûs depuis  2013. Mais également  adhésions, aux réflexions de  Castorf sur les directions politiques parfois obsessionnelles de certaines Nations en ce moment. Castorf  dérange et avertit des incohérences de notre monde. Richesse impudique de certaines élites et pauvreté en augmentation constante voire exponentielle pour d’autres,  comme subsidiaires  améliorations  de vie, en réalité  décalées qui mènent le monde à sa perte !

Chorégies d’Orange

10 Juillet

 

Mauvais garçon charmeur avec Bryn Terfel

 

Bryn Terfel  en concert  le 10 Juillet avait choisi des extraits des opéras français, Italiens et allemands, Elisir d’Amor, Mephistofele  (Boïto), Faust (Gounod), Freischütz (Weber), Tosca (Puccini), le credo de Jago de l’Otello de Verdi, un chant de Mack venu de l’Opéra de Quat ‘sous de Weil puis Wagner avec le Hollandais et  Wotan dont  Les Adieux à Brunnhilde.

Bryn Terfel interprète souvent  les rôles de “bad boys“. Les “méchants“ ou bien encore ceux qui ne se laissent pas leurrer et parfois conduisent les autres à leur perte comme Jago dans Otello et Mephistofele, également son double français chez Gounod.

Chorégies d’Orange

11 Juillet

Rigoletto de Verdi

 

Il fallait assister à ce Rigoletto, sans doute le dernier de Leo Nucci   qui, à 74 ans  a tenu la scène de bout en bout avec panache. Certes le timbre et les attaques ne sont plus les mêmes , mais le chant passe encore l’orchestre avec résonnance et  le “Bouffon“ possède toujours cette rage intérieure communicative qui bouleverse  et cette tendresse immense. Belle représentation de caractère  et bel “au revoir“ à un artiste que nous avons toujours su aimer et admirer.

arbre et personnage
arbre et personnage

Festival de Pâques de Salzbourg

 

Une photographie est un souvenir en hibernation qui nie l'écoulement du temps.”[1]

Première vue.

Émotion ou Nostalgie ? La restitution en forme de reprise de la production du Festival de Pâques de Salzbourg (1967) fut signée Herbert von Karajan.

De 1967 à 1989 Karajan le dirigea. Après sa disparition[2], intermède de G.Solti et direction de Claudio Abbado et Simon Rattle [3]. Ces deux derniers directeurs de l’Orchestre Philharmonique de Berlin qui assura tous les festivals de 1967 à 2012.

Sur le sujet infiniment national et local, une exposition pingre et chiche pseudo-historique. Orientée sur les quelques années dont les organisateurs se souviennent. Coupures de Presse… le film de Reichenbach, entretiens de diverses radios, au moment de la création du festival

Chorégies D'Orange : La Traviata
Chorégies D'Orange : La Traviata

La Traviata de Verdi  

 Nous avons un peu joué à cache cache !

Alors que l’on annonçait Diana Damrau dans le rôle de Violetta et nous en étions ravi…

C’est à nouveau Emonela Jaho qui tint ce rôle titre après sa performance dans Butterfly sur cette même scène fin Juillet.

J’avais entendu et vu cette cantatrice à Vienne, dans le même rôle de Traviata, dans une mise en scène catastrophe qui ne la mettait pas en valeur. La voix m’avait semblée trop légère pour ce rôle et le jeu très sophistiqué.

Je ne reviens pas sur cette appréciation. Car malgré toute la mise en beauté de la dame due à  de la mise en scène, le premier acte nous a révélé une voix bien lente, appliquée, peu passionnée et sans véritable gaine ni portamento.

Chorégies D'Orange - Madama Butterfly de Puccini au théâtre Antique
Chorégies D'Orange - Madama Butterfly de Puccini au théâtre Antique

Madama Butterfly de Puccini au théâtre Antique

 Il serait désobligeant de dire, même  sur le mode plaisant, que Giacomo Puccini fit de l’amour des femmes de l’affliction, du désespoir dont elles le payent,   sa marque de fabrique !

Cet homme  à la beauté racée, au caractère profondément aimable montre dans ses œuvres un caractère puissant absent de préjugés dénonçant avec  justesse et acuité psychologique  les avatars d’une société hypocrite où le mépris “petit bourgeois catho“ pour toute créature hors de certaines normes établies, faisait des ravages. Pas de “plaidoyer“ démonstratif ou agressif. 

Avec un insistant regard vers Ludwig van Beethoven, sa colossale Missa Solemnis  et son Triple Concerto, le rappel de Carl Maria von Weber dont il faudrait penser à monter le Freischütz , la huitième symphonie  de Hans Werner Henze qui a quelque peu allégé la salle  nous avons aussi revisité   Romeo und Julietta de Tchaïkovsky, et écouté Les Préludesde Franz Liszt  revenus sur la scène après quelques longues années d’oubli[1].

La Missa Solemnis donnée le Vendredi Saint dirigé par C.Thielemann  à la tête de l’Orchestre  de Dresde se déploya  grandiose et pure. Pièce incomparable du répertoire sacré-à la hauteur de la Messe en Si de Bach -  composée par Beethoven entre 1818 et 1823.

Ballade pour un mélomane

Salzbourg au Balcon

 Un festival en cache un autre !

Cinquante ans après sa fondation ce Festival à encore sa place dans le paysage européen ne serait-ce que par la date. Mais  on doute de la poursuite du projet dans   l’originalité du caractère premier imprimé par Karajan.

L’actuel directeur appelé en 2012  pour œuvrer dès  2013  Christian Thielemannsuit une ligne plus  souple qu’ Abbado et Rattle avaient considérablement infléchie, néanmoins  nous en sommes rendus à un Festival bis de  l’été.

La présence du plus antique orchestre d’Allemagne pour ne pas dire d’Europe : Saatskapelle Dresden[1] assouplit l’atmosphère de sa présence. Lyrisme et poésie, style “Mittel Europa“   en échange de la “Rolls“ orchestrale de Berlin !  Désir de briller pour briller surmonté  et  du cœur à cœur dans le sentiment de partage.

Tristan et Isolde au placard !

Une mise en scène blafarde aveugle le talent des acteurs chanteurs.

 Nous l’attendions dans cette affaire !

Où plutôt nous savions quelle soupe elle nous servirait !

Madame Katarina Wagner arrière petite fille du compositeur par Wolfgang son père, se pique de mise en scène depuis vingt ans. Ce n’est plus une gamine loin de là mais son travail quel qu’il soit demeure toujours inabouti s’effilochant sans véritablement signifier une idée ou une opinion défendable.

 Ce fut un pari ! Un peu comme une histoire à laquelle on croit mais dont on se dit qu’elle est un peu  “Fadade“ comme aventure !

Lorsque Paul Onoratini alors maire de La Roque d’Anthéron[1] invita les quelques maires du voisinage dont Lauris et Cadenet de l’autre côté de la Durance, Rognes au nord d’Aix et Salon de Provence  pour leur raconter qu’il envisageait de créer avec un jeune homme de trente ans, René Martin, un Festival de Piano nous restâmes bouche bée.

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Hélène Cadouin
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