Les Concerts

Le Requiem de G.Verdi transporte l’âme et l’esprit. Le texte rituel de la prière pour les défunt  est  ici magnifié, porté à l’extrême de la capacité vocale des chœurs et des solistes,  au delà de la convention liturgique et humaine. Le pendant de la Neuvième de Beethoven .L’art de la représentation lyrique et musical  au service du Grand Créateur ! Et si l’au delà existe !? Pourquoi pas le porter aux cieux tout de suite.

Christian Thielemann a lancé la grandiose phalange  de Dresde et le Chœur de la Bayerische Rundfunk  avec une maîtrise absolue.

Fidélité au style, exactitude des tempi , plans sonores  parfaitement en place .Les détails et toutes les délicatesses révélées dans la fulgurance de la partition, chaque groupe de voix,  chaque soliste  à la fois dégagé de la masse et pourtant pris  par un élan irrésistible atteignant l’au delà de l’écoute. L’auditoire  saisi d’admiration, vaincu par l’émotion et la beauté de tels instants demeura plongé dans un silence palpable.

 

Inoubliables seront   le Dies Irae (II) des Chœurs, trépidant et pointé d’extase, puis le Recordare de Liudmyla Monastyrska (soprano) et Anita Rachvelishvill (mezzo) .La première possédant le cuivre d’un timbre idéal de pureté et la gaine de feu d’un tempérament  sensuel et  puissant dont les aigus fusent et planent sans diminution de largeur avec des passages de registres absolument indécelables. Son Libera me atteint une dimension interprétative absolument incomparable de puissance vocale et de délicatesse d’expression salvatrice. La seconde  remarquable par un  vibrato  en milieu d’ambitus  en accord avec la palpitation d’un chœur  ému .Nous découvrons la basse Ildar Abdrazakov dont le timbre moiré et le style vocal impeccable .Le quatrième partenaire soliste étant Jonas Kaufmann très sobre et certainement inspiré  par ses souvenirs de prestations dans les chœurs. Il est parfait de style et vocalement heureux de cette œuvre faite pour mettre en valeur de tels solistes.

L’omniprésence de Nikolaj Znaider dans le Concerto pour Violon de Dimitri Chostakovitch nous révèle cette pièce que l’on joue rarement en concert. Et pour cause ! Le soliste est sollicité en permanence. Et Nikolaj Znaider  à l’égal d’un  Oistrak son dédicataire en a pénétré toutes les diaboliques instances, les ruptures et les éblouissements. Une œuvre riche et puissante, moderne et intemporelle par sa virtuosité et sa recherche  instrumentale remarquable que ce soliste fit vibrer en la portant au plus haut niveau de l’interprétation modèle.

La Sixième symphonie de Tchaïkovsky venant juste après, fut Pathétique au plus haut point. Si C.Thielemann  fait la part belle aux solistes du Requiem et du Concerto, Jeu et chants obligent, le voici au volant de son Orchestre tel un  aurige antique. Pleins feux et superbe maitrise. Magnifique exécution, le vieil or de l’orchestre ressort, sa souplesse et sa passion de dire au delà des mots tout comme sa tendresse l’animent. Il se fait presque oriental et chante une tristesse si irrémédiable, si communicative  que l’on se prend aux liens de ces tragiques larmes et l’on pleure pour celle que versa le compositeur en la composant. Pour un orchestre c’est un unique moment ! Pour celui de Dresde ce soir là ce fut une  fois encore le moment de s’unir pour quelque instant de bonheur furtif mais éternel.

Et pour le troisième Concert le pupitre est laissé à Daniele Gatti qui nous a donné une Dixième Symphonie de Chostakovitch absolument dithyrambique. Parfaitement énoncée, tous départs donnés en osmose des instrumentistes déployant  un style de grande allure mêlant le sérieux et le rêve. Je n’ai pas énormément de point de comparaison mais les minutes ont filé et cette musique m’a enfin parlé ! Le milanais Gatti imprime un bonheur de vivre et de diriger communicatif, sa grande force est de connaître les partitions absolument parfaitement et cette fois il a démontré sa valeur absolument assurée. Il est à la tête du National de France depuis 2008 ; soyons heureux de l’avoir.

J’ai apprécié l’orchestre et Gatti dans le Concerto N°1 de Tchaïkovsky .Dire que j’aime le style et la personnalité d’Arcadi Volodos serait mentir, je préfère m’abstenir.

Un Festival qui a toujours le vent en poupe, Salzbourg est ma seconde patrie, une ville de rêve et une fois de plus ce fut un bonheur insigne d’y passer quelques jours trop courts.

En 2016 C.Thielemann  programme Otello de Verdi.

 

Amalthée

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Hélène Cadouin
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