Georges Prêtre

Et la Philharmonie de Vienne

  

Il nous est difficile d’imaginer qu’un grand chef français ait surtout fait carrière en dehors de nos frontières. Georges Prêtre après Pierre Monteux et Charles Munch  est le troisième exemple de la façon dont les médias, les premiers responsables, qui agissent sur l’intellect des politiques [1], traitent nos artistes.

Revenons donc à Georges Prêtre qui depuis de nombreuses années demeure une des meilleurs élus de l’Orchestre Philharmonique de Vienne, une des cinq plus belles phalanges mondiales.Paris le 14 janvier, Berlin le 15 et le 16 à Mannheim avec un programme Beethoven,Stravinsky, Ravel. Prêtre emmène cette merveilleuse équipe vers un public de connaisseurs.

 

La fin de l’année 2012, l’avait vu reprendre la tête de l’orchestre, après une épreuve personnelle tragique, le 19 novembre à Vienne dans la salle des Amis de la musique.

Au programme La quatrième symphonie de Beethoven que le maître affectionne pour sa tendresse, ses abandons au bonheur et sa vigueur et son fourmillement d’inventions, grâce ou malgré comme l’on voudra le voisinage de sa sœur la fameuse Héroïque N° 3. En seconde partie une composition qui met en accord le goût viennois dans le grand sens du terme et l’art de l’orchestration de Richard Strauss :La suite du Chevalier à la Rose fut composée en deux phases une en 1934 l’autre en 1944 révisée en 46 qui demeure au programme des salles de concert depuis la première en 1946 à Londres sous la baguette d’Erich Leinsdorf.

Un quart de siècle et d’immense succès [2]sépare la première représentation du Chevalier à La rose de cette suite de Valses.

Georges Prêtre y atteint un sommet de précision dans les départs des instruments solistes comme dans la délicatesse de certaines appoggiatures. L’allant des cordes et la rondeur des rythmes comme la chaleur, la mélancolie du sentiment n’ont d’égales parfois que certains passages volontairement signés à la gloire de la Oktoberfest ! Cette fête buvante et chantante qui se déroule à Munich en Bavière une fois l’an et qui libère souvenirs heureux et drames secrets. Et Strauss, celui qui conquit Vienne avec une partition unique (celle du Chevalier) se fait alors ronflant, cocasse, gamin, joueur, hâbleur et fantastique ! Mais ensuite toute fumerolles retombée le Strauss de l’exaltation amoureuse et de l’authentique revient. Il faut avoir en tête le Straus des Poème symphonique comme Till Eulenspiegel et Don Quichotte pour saisir à quel point cet diable de compositeur sut manier le sérieux et le comioque, le burlesque et l’intelliogence en parallèle.

Cette interpétation où chacun y alla de son talent de sa virtuosité et de son affection pour ce chef incomparable demeur pour moi inoiubliable.

La Valse de Ravel campe une tragédie.Elle commence comme un divertissement mondain et se termine en une sorte de bagarre avec le temps, le chagrin le drame inévitable.

Là encore Prêtre illuùmine la partition et la fait rentrer sous terre, pleurant avec les phrases l’incroyable revirement du temps et l’incontournable cruauté de la beauté de la musique.

Un jour Georges Prêtre disait :Il y Dieu dans la musique.Ses amis et moi savons à quel point il a raison.Et quel bonheur pour lui que l’Orchestre de Vienne l’aime au point de lui offrir dans ces jours d’épreuve pour lui, le moyen de rejoindre dans l’au dela pour quelques heures la félicité que dispense une parfaite interprétion.

Maltée



[1] S’il peut être trouvé plus d’un hommes ou deux “politique“ actuel qui sache vraiment ce qu’est la musique classique et un chef d’orchestre. Ma dernière conversation avec une députée m’ayant laissée sans voix !

[2] Richard Strauss aimait à dire à la fin de sa vie :Je suis le compositeur du Chevalier à la Rose. Réponse qu’il fit aux américains débarquant dans sa demeure de Garmisch après la guerre.

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Hélène Cadouin
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