Shakespeare s’inspira de la chronique de Raphael Holinshed pour écrire sa pièce qui fut représentée en 1600 ou 1601 au théâtre du Globe.
La première représentation de l’œuvre de Verdi sur un livret de F.Maria Piave eut lieu à La Pergola théâtre de Florence en 1847 à la période du Carnaval comme le précisait la commande faite à Verdi.
Le public reçut l’œuvre par un triomphe . L'opéra de Zurich en donne une production absolument formidable jusqu'au 7 mai.
Avec un insistant regard vers Ludwig van Beethoven, sa colossale Missa Solemnis et son Triple Concerto, le rappel de Carl Maria von Weber dont il faudrait penser à monter le Freischütz , la huitième symphonie de Hans Werner Henze qui a quelque peu allégé la salle nous avons aussi revisité Romeo und Julietta de Tchaïkovsky, et écouté Les Préludesde Franz Liszt revenus sur la scène après quelques longues années d’oubli[1].
La Missa Solemnis donnée le Vendredi Saint dirigé par C.Thielemann à la tête de l’Orchestre de Dresde se déploya grandiose et pure. Pièce incomparable du répertoire sacré-à la hauteur de la Messe en Si de Bach - composée par Beethoven entre 1818 et 1823.
Ballade pour un mélomane
Salzbourg au Balcon
Un festival en cache un autre !
Cinquante ans après sa fondation ce Festival à encore sa place dans le paysage européen ne serait-ce que par la date. Mais on doute de la poursuite du projet dans l’originalité du caractère premier imprimé par Karajan.
L’actuel directeur appelé en 2012 pour œuvrer dès 2013 Christian Thielemann, suit une ligne plus souple qu’ Abbado et Rattle avaient considérablement infléchie, néanmoins nous en sommes rendus à un Festival bis de l’été.
La présence du plus antique orchestre d’Allemagne pour ne pas dire d’Europe : Saatskapelle Dresden[1] assouplit l’atmosphère de sa présence. Lyrisme et poésie, style “Mittel Europa“ en échange de la “Rolls“ orchestrale de Berlin ! Désir de briller pour briller surmonté et du cœur à cœur dans le sentiment de partage.
Chez Brillant classics
Ramanos Mélikian, Tigran Massurian,
Artur Avanesov.
Ce dernier étant également l’accompagnateur de ces pièces
Nous les avons entendues dans de belles mélodies russes et autres langues en deux disques diffusés ces dernières années. Jeunesse lointaine et Tristesse des choses.
2015 nous donnait rendez-vous avec l’Arménie, terre noble et martyre qui renait de tant de malheur le cœur généreux séchant tant de larmes et un talent d’une prodigieuse jeunesse sans cesse en effervescence heureuse.
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Ou L’école de chant
Le livret est tiré du roman de Madame de Staël 1766-1817 Corinne.
Je rappelle les origines suisses de la romancière, fille de Jacques Necker, banquier, financier genevois et ministre de Louis XVI .Elle épousa le Baron de Staël ambassadeur de Suède.
L’histoire se passe en un acte à l’auberge le Lys d’or à Plombières, ville de cure très fréquentée.
L’argument repose sur l’ attente “forcée“ d’une vingtaine de personnes ayant décidé d’un déplacement tous vers le même lieu au même instant. Reims en Champagne.
Premier personnage, la Comtesse de Folleville cliente des lieux prétend avoir perdu sa garde robe à son arrivée. Or elle est d’une grande élégance et fervente sur la Mode. On s’affole… on s’affole… L’électricité passe dans l’air !
Nous sommes en 1825, au mois de mai. Quelques curistes de la haute société présents dans l’Établissement décident soudain de se rendre au sacre de Charles X, roi de France.[1] En diligence ou en calèche…Bref il faut en être.
Lire la suite : Opéra de Zurich Le Voyage à Reims de Rossini
Luigi Dallapiccola : Le Prisonnier
Bela Bartók : Le Château de Barbe Bleue
Un dimanche d’automne frisquet pour une après midi de rêve à l’opéra !
Deux pièces (une heure chacune) écrites sur la ligne de notre époque de crise.
Les deux compositeurs étant originaires par leur naissance de province de l’empire d’Autriche –Hongrie disparu en 1919 lors du Traité de Versailles.
Luigi Dallapiccola en 1904 en Istrie, devenue aujourd’hui la Croatie.
Bela Bartók En 1881 en Hongrie à Banat, là où les influences hongroises, slovaques et roumaines circulent.
Tous deux connaissent l’exil , Dallapiccola avec ses parents exilés dès la fin de la guerre de 14/18 à Graz, puis lui même s’établissant à Florence .Bela Bartók s’exile volontairement aux USA après un ultime concert à Budapest en Août 1940.. Il s’y éteint en 1945.
Tristan et Isolde au placard !
Une mise en scène blafarde aveugle le talent des acteurs chanteurs.
Nous l’attendions dans cette affaire !
Où plutôt nous savions quelle soupe elle nous servirait !
Madame Katarina Wagner arrière petite fille du compositeur par Wolfgang son père, se pique de mise en scène depuis vingt ans. Ce n’est plus une gamine loin de là mais son travail quel qu’il soit demeure toujours inabouti s’effilochant sans véritablement signifier une idée ou une opinion défendable.
Ce fut un pari ! Un peu comme une histoire à laquelle on croit mais dont on se dit qu’elle est un peu “Fadade“ comme aventure !
Lorsque Paul Onoratini alors maire de La Roque d’Anthéron[1] invita les quelques maires du voisinage dont Lauris et Cadenet de l’autre côté de la Durance, Rognes au nord d’Aix et Salon de Provence pour leur raconter qu’il envisageait de créer avec un jeune homme de trente ans, René Martin, un Festival de Piano nous restâmes bouche bée.
Lire la suite : Trente cinq ans pour le Festival de Piano de La Roque d’Anthéron.
Sur les chemins de l’excellence et de la liberté
À propos de la main gauche et de concertos oubliés.
De Britten et Korngold
Le concerto pour la main gauche de Maurice Ravel est assez connu. Mais on ignore superbement celui de Erich Wolfgang Korngold qui en sa jeunesse était surnommé le Wunderkind.Et plus encore l’œuvre de B.Britten.
Alain Altinoglu au pupitre à Bayreuth
Lohengrin de Richard Wagner .
Dernier opéra romantique ?
Le 26 juillet dernier Alain Altinoglu dirige Lohengrin au Festival de Bayreuth retransmis sur l’antenne de la Radio Bavaroise.Reprise de la diffusion le 9 août sur France musique.
Second chef français de l’histoire du Festival à monter à ce légendaire pupitre [1], Alain Altinoglu fêtera ses quarante ans le 9 octobre. Un heureux événement mérité pour lui , comme pour les mélomanes français, qui même observateurs, prennent toujours un peu tard la mesure du talent de leurs compatriotes. Une formidable consécration pour cet artiste talentueux, de caractère aimable et raffiné, reconnu dès ses premières armes à la tête des maisons d ‘Opéra et des salles de concert de New-York –Faust et Werther…à Vienne et Munich , Philadelphie, Berlin et Paris .
Kate Aldrich et Jonas Kauffmann
Brûlants amants, brûlants talents
Amants brûlés !
C’est avec Aïda le plus joué au monde cet opéra !
Carmen il est temps encore !
Carmen belle et ravageuse. Mante religieuse qui balaye tout caractère faible ! Libre ! Violente de passion et d’orgueil qui meurt pour ne pas céder à la vindicte d’une époque qui fut longue. Longue et ardue pour les femmes sans fortune et sans rang !
Orange pour la cinquième fois du mandat du très avisé[1] directeur artistique Raymond Duffaut nous offrait un nouveau plateau, de nouvelles voix et une conception complètement renversante de la pièce de Meilhac et Halevy, musique de Georges Bizet.
J’adhère complètement à la pensée de Nietzsche : cet opéra est magnifique.
Et la réalisation à laquelle nous avons assisté fut à la hauteur du chef d’œuvre.
Car Louis Désiré le metteur en scène part à rebrousse poil de tous les réalisateurs qui l’ont précédé.
Wotan Tomasz Konieczny et Brünnhilde Evelyn Herlitzius
La rencontre d’exception pour le Ring à Vienne
Simon Rattle à la tête de la Philharmonie
En mai se rendre à Vienne pour le Ring a des allures de vacances.
Le temps un peu brouillon joue à cache cache de soleil de jour à pluie cinglante le soir, mais l’atmosphère demeure heureuse.
Et je viens de vivre des moments d’intense, irréelle et transcendante beauté musicale et scénique. La mise en scène de Seven-Eric Bechtolf, décors de Rolf Glittenberg et Marian Glittenberg signant les costumes, parfaitement lisible nous plonge dans un voyage dont il semble que nous ne reviendrons jamais. Vienne couronner la vidéo complémentaire de Friedrich Zorn qui apporte une liberté de décors et de changements de lieux absolument remarquable.
Lire la suite : Tomas Konieczny Evelyne Herlitzius le Ring à Vienne
Une enquête criminelle défiant tous les genres.
L’affaire Brierre
Un crime insensé à la Belle époque
Par Alain Denizet[1]
Préface d’Alain Corbin
La préface du professeur Alain Corbin à cette étude en donne le ton : nous sommes dans la vie rurale accordée en partie aux modes urbains et nationaux au temps de la “Belle époque“. Les clivages dans la société demeurent forts.
Alors que l’automobile et les bains de mer attirent parisiens, bourgeois et “argentés“ de Province, la France rurale vit, à peu près, au rythme du siècle précédent. La Beauce, le Dunois sont encore dans “le jus“ provincial. Le parler même, un français fortement “maquillé “ de patois reprend vite le dessus dans les échanges entre ces gens de terroir à deux générations de l’école obligatoire ; imposition qui fait souvent tiquer les parents en attente de bras pour les récoltes. Les moeurs sont à cent lieues de celles de la “ville“. Le Café pour les hommes fait face à l’Église géographiquement et socialement.
Dans le contre jour des nombreux procès et affaires rapportés dans le Paris et Le Matin du jeune avocat qui deviendra le célèbre écrivain Gaston Leroux , voici un crime bien différent de ceux dont il fit les chroniques en son jeune âge.
L’affaire Brierre se déroule à Corancez,
Fortunio
Le dernier des Belluaires
Il fut célèbre … Adulé. Fréquenta et fut l’objet d’invitation de personnages tenant le haut du pavé, connut la Troisième… la République de Weimar, les princes russes, certains aristocrates anglais et français, les titis parisiens, les célébrités du Music-hall et une foule de gens…
Un profil de médaille, la chevelure des Celtes, le corps façonné par l’acrobatie ,la gymnastique, le sport et la lutte pratiqués dès l’âge de cinq ans.
De places de villages à celles des Foires célèbres en Ménageries, dans les dernières années du XIXe , de Marseille, Troyes, Rouen ou Lille et à partir de 1900 Paris ,lui et ses deux cousins se forgèrent une place dans le “métier forain“ artistique et dans la boxe à la française que l’on appela aussi “ Art de la savate“ [1].Volant de ses propres ailes à l’âge de vingt ans passés, il s’inventa, les circonstances étant, une autre destinée : le travail avec les animaux.
Le temps passe et les amateurs de chant français ont vécu bien des déceptions ces dernières années avec ce répertoire. Nous n’avons pas perdu de vue le passé et le souvenir de NicolaÏ Gedda[1]évoqué en cette fin mai par l’émission Lyrico Spinto dimanche passé, ni celle consacrée peu de temps avant à Cheryl Studer . Elles nous donnent des regrets. Aussi que des voix neuves, aujourd’hui, se révèlent, nous enchante .Voici Piotr Beczala originaire de Pologne, dans la ligne de Jean de Reszke[2] .Un chant clair, dénué d’affects, d’effets de menton, une langue chantée sans accent, un timbre chatoyant, l’ élégance et la sveltesse de la prosodie et l’aigu monté en complète harmonie instrumentale.
Lire la suite : Le chant Français à l'honneur ,le ténor Piotr Beczala
Festival de Lucerne : Entre pluie et soleil
Les enfants terribles de la musique baroque .
Le clou de ce festival de la semaine, celle d’avant le dimanche des Rameaux, aurait pu être soit la Messe en (H moll) Si de J.S.Bach, soit les deux concerts de l’Orchestre de Bavière dirigés par le très charismatique Marris Jansons.
Mais les habitudes finissent par déranger, le plaisir de la musique se fait routinier et l’on se dit que l’on entend la même chose depuis des lustres.
La découverte de Teodor Currentzis et de MusicAeterna a déplacé le centre d'intérêt du Festival pour quelques rares instant de pur bonheur .
Lire la suite : Lucerne Pâques La découverte de Teodor Currentzis et de MusicAeterna
La soprano Mariam Sarkissian
En état de grâce Au bonheur de la mélodie française
César Cui et Piotr Tchaïkovski
Le monde de la mélodie française enregistrée s’élargit. Mariam Sarkissian et Artur Avanesov lui dédient un nouvel enregistrement, un air de fête à cet art souvent laissé souvent à part.[1] Ces mélodies sont de César Cui 1835-1918 né en Lithuanie d’un père français et de P.I.Tchaïkovski.
Anna Netrebko au sommet
Depuis 2011 Anna Netrebko s’est produite dans ce rôle fastueux à New York et à Vienne renouvelant à cinquante ans de distance l’éblouissement et l’étonnement né de l’interprétation brulante de Maria Callas à La Scala de Milan. Aujourd’hui parvenue à l’apogée d’une carrière sans faille, la composition d’ Anna Netrebko de cette Reine (Anna Bolena) trahie, immolée dans sa passion et sa fidélité par ce Roi d’une médiocrité absolue, atteint la perfection tant vocale que scénique. La beauté des traits, l’élégance de l’allure comme la confondante qualité d’un timbre opulent baigné lumière, d’une intensité charnelle bouleversante donne à l’auditeur le sentiment de n’avoir jamais rien entendu de comparable ! Laissons tout commentaires superflus, Anna Netrebko est une étoile dont la présence embellit tout ce qui les entoure, une artiste unique.
Les Concerts
Le Requiem de G.Verdi transporte l’âme et l’esprit. Le texte rituel de la prière pour les défunt est ici magnifié, porté à l’extrême de la capacité vocale des chœurs et des solistes, au delà de la convention liturgique et humaine. Le pendant de la Neuvième de Beethoven .L’art de la représentation lyrique et musical au service du Grand Créateur ! Et si l’au delà existe !? Pourquoi pas le porter aux cieux tout de suite.
Christian Thielemann a lancé la grandiose phalange de Dresde et le Chœur de la Bayerische Rundfunk avec une maîtrise absolue.
Fidélité au style, exactitude des tempi , plans sonores parfaitement en place .Les détails et toutes les délicatesses révélées dans la fulgurance de la partition, chaque groupe de voix, chaque soliste à la fois dégagé de la masse et pourtant pris par un élan irrésistible atteignant l’au delà de l’écoute. L’auditoire saisi d’admiration, vaincu par l’émotion et la beauté de tels instants demeura plongé dans un silence palpable.
Jonas Kaufmann
Au pinacle !
Cavaleria Rusticana et Pagliacci
À la MGM !
La perspective de monter Cavaleria Rusticana de Pietro Mascagni[1]et Pagliacci de Ruggero Leoncavallo au très distingué Festival de Pâques de Salzbourg ne manqua pas de suffoquer certains habitués!
La présence du ténor Jonas Kaufmann en Turiddu et Canio a changé la face des habitudes!
La manifestation créée par Herbert von Karajan afin de mettre en application ses idées scénographiques et musicales pour les œuvres de Richard Wagner devait évoluer sous la main même de son fondateur. Certes. Non seulement nul n’est éternel, et en son temps il délaissa le grand Richard pour d’autres compositeurs dès le début des années 80.
Hélène Cadouin dite "AMALTHÉE"
Borde Basse
82 150 Saint Amans du Pech
France
06 44 02 32 12