Nous vivons une époque passionnante. La possibilité offerte par Internet de publier par soi-même ses propres créations et recréactions est à la portée de ceux qui en maîtrisent les règles somme toute assez flexibles. Ainsi votre talent[1] ne subit plus le premier filtre de l’éditeur ou des lobby autoproclamés !

Après la multiplication des disques compacts produits par l’artiste lui même et, éventuellement  son équipe -datant déjà d’une bonne vingtaine d’année- à l’exemple du gambiste et chef d’orchestre catalan Jordi Saval, voici que  chanteurs, orchestres[2] et maisons d’opéra se lancent dans la production de leur propre label.

Jordi  Saval nous a révélé un monde musical magnifique en nous  donnant gravure d’interprétations d’une intelligence fulgurante.[3] La Philharmonie de Vienne nous ayant présenté des concerts inoubliables qu’ont négligé les multinationales.

Capitole de Toulouse

 Il ne viendrait pas  à l’idée des Anglais en général d’omettre de programmer régulièrement leur répertoire musical et théâtral des siècles passés comme  des jours contemporains.

Nous, français savons à peine l’existence de nos compositeurs contemporains… Que dire  du passé ? Et d’Hector Berlioz en particulier quand le seul Festival Berlioz qui fut fondé à Lyon et à la Côte Saint André[1], joue à présent un peu de tout…Mais bien peu de Berlioz.

Ce dimanche 9 octobre le soleil brilla à pleins rayons sur Toulouse.  La salle  où l’on s’apprêtait à voir et écouter Béatrice et Bénédict à peine  occupée au parterre. Tout de même ! L’océan ou la Méditerranée ne sont plus à la température de lézarder ! Et la campagne est certes belle,  mais Béatrice et Bénédicte  se joue rarement. Le nombre de spectateurs cet après midi là n’était vraiment pas à la hauteur de la salle toulousaine.

Leonard Bernstein est de retour

 Que les rêveurs rêvent des mondes qu’ils veulent…

Nous construirons notre maison et couperons notre bois et nous cultiverons notre jardin

 Opérette ou comédie musicale ? Les eux car le désir de Bernstein après avoir vu la pièce  L’Alouette d’Anouilh  mise en scène par Lilian Hellmann. Cette dernière s’adonnait à l’œuvre de Voltaire Candide et Bernstein  souhaita en faire du théâtre musical avec elle.

Plusieurs paroliers intervinrent dans la rédaction du texte des chansons John Agee,  Dorothy Parker, John Latouche et Richard Wilbur. Ensuite Bernstein lui même et son épouse intervinrent également.

Du bonheur de l’apparente insouciance dans le mariage.

 Quelle belle époque ! À maints égards cette période  permit de  se jouer de tout grâce au théâtre et à l’opéra !

Aujourd’hui il faut être “engagé‘… Et seul mes comiques patentés auraient le droit de rire de l’homme et de la femme pour eux mêmes. Ce n’est pas très gai.

Rossini qui fut véritablement remis au pinacle des Grands avec ses opéras sérieux, tragiques et comiques depuis les années quatre-vingt du siècle dernier. Il apparaît dans cette farce fin psychologue et observateur avisé des mœurs. Et nous en sommes toujours au même parfum !

Le Ring pétrole et plastiques

Ou la Dérision prise au sérieux 

 

Le Prologue  L’Or du Rhin

Nous sommes donc revenus sur les rives du Rhin ayant débordé jusqu’à la route 66 qui du nord au sud glisse le long des USA pour briller d’un éclat mortifère en Californie .Les Filles du Rhin sont des “poules“ de Motel et Erda une maquerelle portant manteau de renard blanc. Les géants sont des mécanos et pompistes. Alberich un “ pigeon “ qui joue avec des canards en plastique  en attendant les faveurs de ces dames…

Frank Castof  (metteur en scène) de cette production  de   2013[1]  dénonce le capitalisme universel et la mondialisation 

 

Rêve et réalité   d’une La Folle Journée dans l’ivresse et la joie !

 Le Mariage de Figaro ou La Folle Journée conquit le public dès la première lecture-privée- en 1781 à la Comédie française. Joué à l’Odéon en public en 1784, la Cour fit la moue après que l’on ait tenté de l’empêcher  par la censure !

Mais Beaumarchais  tenait un rôle utile en  de nombreux  cas[1] et avait les moyens de faire jouer … le succès  fut  retentissant.

Shakespeare s’inspira de la chronique de Raphael Holinshed pour écrire sa pièce qui fut représentée en 1600 ou 1601 au théâtre du Globe.

La première représentation de l’œuvre de Verdi sur un livret de F.Maria Piave eut lieu à La Pergola théâtre de Florence en 1847 à la période du Carnaval comme le précisait la commande faite à Verdi.

Le public reçut l’œuvre par un triomphe . L'opéra de Zurich en donne une production absolument formidable jusqu'au 7 mai.

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Ou L’école de chant

 Le livret  est tiré du roman de Madame de Staël 1766-1817  Corinne.

Je rappelle les origines suisses de la romancière, fille de  Jacques Necker, banquier, financier genevois et ministre de Louis XVI .Elle épousa le Baron de Staël ambassadeur de Suède.

L’histoire se passe en un acte  à l’auberge le Lys d’or à Plombières, ville de cure très fréquentée.

L’argument repose sur l’  attente  “forcée“  d’une vingtaine de personnes ayant décidé d’un déplacement tous vers le même lieu au même instant. Reims en Champagne.

Premier personnage, la Comtesse de Folleville cliente des lieux prétend  avoir perdu sa garde robe à son arrivée. Or elle est d’une grande élégance  et fervente sur la Mode. On s’affole… on s’affole… L’électricité passe dans l’air !

Nous sommes en 1825, au mois de mai. Quelques curistes de la haute société présents dans l’Établissement  décident  soudain de se rendre au sacre de Charles X,  roi de France.[1] En diligence ou en calèche…Bref il faut en être.

Luigi Dallapiccola : Le Prisonnier

Bela Bartók : Le Château  de Barbe Bleue

 Un dimanche d’automne frisquet pour une  après midi de rêve à l’opéra !

 Deux pièces (une heure chacune) écrites sur la ligne de notre époque de crise.

Les deux compositeurs étant originaires par leur naissance de province de l’empire d’Autriche –Hongrie disparu en 1919 lors du Traité de Versailles.

Luigi Dallapiccola en 1904  en Istrie, devenue aujourd’hui la Croatie.

Bela Bartók En 1881 en Hongrie à Banat, là où les influences hongroises, slovaques et roumaines circulent.

Tous deux connaissent l’exil , Dallapiccola avec ses parents exilés dès la fin de la guerre de 14/18 à Graz, puis lui même s’établissant à Florence .Bela Bartók  s’exile volontairement aux USA après un ultime concert à Budapest en Août 1940.. Il s’y éteint en 1945.

Wotan Tomasz Konieczny  et Brünnhilde  Evelyn Herlitzius

 La rencontre d’exception pour le Ring à Vienne

Simon Rattle  à la tête de la Philharmonie

 En mai se rendre à Vienne pour le Ring a des allures de vacances.

Le temps un peu brouillon joue à cache cache  de soleil de jour à pluie cinglante le soir, mais l’atmosphère demeure  heureuse.

Et  je viens de vivre  des moments d’intense, irréelle et  transcendante beauté  musicale et scénique. La mise en scène de Seven-Eric Bechtolf, décors de Rolf Glittenberg et Marian  Glittenberg signant les costumes, parfaitement lisible nous plonge dans un voyage dont il semble que nous ne reviendrons jamais. Vienne couronner la vidéo complémentaire de Friedrich Zorn qui  apporte une liberté de décors et de changements de lieux absolument remarquable.

Anna Netrebko au sommet 

Depuis 2011 Anna Netrebko s’est produite dans ce rôle fastueux à New York et à Vienne  renouvelant à cinquante ans de distance l’éblouissement  et l’étonnement né de l’interprétation  brulante de Maria Callas à La Scala de Milan.  Aujourd’hui parvenue à l’apogée d’une  carrière sans faille, la composition d’ Anna Netrebko   de cette  Reine (Anna Bolena) trahie, immolée dans sa  passion et sa fidélité  par ce Roi d’une médiocrité absolue, atteint la perfection tant vocale que scénique. La beauté des traits, l’élégance de l’allure comme  la confondante qualité d’un timbre opulent baigné lumière, d’une intensité charnelle bouleversante donne à l’auditeur le sentiment de n’avoir jamais rien entendu de comparable ! Laissons  tout commentaires superflus, Anna Netrebko  est  une  étoile dont  la présence embellit tout ce qui les entoure, une artiste unique.

La Zarzuela à l’honneur à Toulouse

Dona Francisquita

 La Zarzuela nait au nord de Madrid au Palais éponyme [1] au XVIIe siècle. Ce très joli bâtiment conçu par l’architecte Juan Gomez de Mora date de 1638, il est aujourd’hui réservé à la famille royale.

S’y déroulèrent les premières fêtes champêtres destinées à concurrencer l’opéra italien genre alors montant en Europe. Pedro Calderon célèbre librettiste en fut l’initiateur.

Reprenant ainsi à partir de pièces entièrement chantées (1622,1627)  dont le poète Lope de Vega avait  fait l’essai en collaboration de quelque musicien aujourd’hui plutôt oublié tel Juan Hidalgo (1614-1685) ou bien Juan de Navas(1647-1709).

Si la parenté avec l’opéra comique français, né vers 1840 peut s’établir en partie, le genre est typiquement ibérique et compte pas

 Nouvelles incandescences 

Tristan et Isolde de Wagner appelle en nous, une intense attente peut-être insensée mais enivrante. Néophytes s’apprêtant à sauter le pas  se retrouvent  au même rang que le passionné à son énième “Tristan”. Car voici la partition, la plus  novatrice de Wagner dans son raffinement, sa subtilité, sa force créatrice et son originalité. L’accomplissement de la “musique de l’avenir“, l’œuvre est intemporelle, comme l’Odyssée d’Homère ou le Don Quichotte de Cervantès, le théâtre de Shakespeare !

Il y a un avant Tristan et Isolde et un après.

Cet pièce demeure pour moi le flamboyant  passage au paradis immanent. À La seule heure de l’horloge interne des amants  celle du premier regard de  l’un à l’autre embrasé.

Au Capitole  voici à nouveau une réussite complète. Tristan et Isolde surgissent dans la sublime grandeur sans périphrase visuelle. L’idée générale de Nicolas Joel, laisser parler le poète musicien, a tenu l’action de bout en bout avec des chanteurs d’une qualité exceptionnelle.

Avignon

Mireille de Charles Gounod

Delaissée du public “bon chic, bon genre“ de certaines époques, l’œuvre de Frédéric Mistral [1]a survécu grâce à la musique de Charles Gounod.

L’opéra  composé en 1863  et joué à Paris en 1866, est soigné, d’une plume chaleureuse  proche du texte  original fidèle dans son esprit comme dans ses descriptions. De caractères et de mœurs. La Provence pour les parisiens de la moitié des années 1800 est encore un territoire inconnu !   Achevé en fin de séjour à Saint Rémy de Provence, non loin de Maillane où séjournait Mistral  Gounod a suivi le conseil  de venir sur place admirer les “fillettes “provençales après avoir connu l’Italie en un séjour fructueux.

La Femme sans ombre

De Richard Strauss Opéra de Zurich 

 En cette fin novembre sans neige, un léger vent parcours les lacs suisses en ébouriffant le plumage des cygnes. Les poules d’eau jouent à cache -cache ! Le soleil égaye les roseaux  parsemés de nids, les magnolias  abandonnent leurs feuilles dans les replis des rives douces tandis que les bateaux tournent encore sur les eaux grises et moirées projetant des ombres à peine distinctes. On n’en rentre pas moins à l’opéra sur les coups de 14 heures en ce premier dimanche de l’Avent !

La Femme sans ombre de Richard Strauss pourrait se dérouler au bord d’un lac de montagne. Ce serait un soulagement pour le spectateur 2014 qui se laisserait alors aller à ce rêve d’outre monde visible dans lequel les enfants et les hommes côtoieraient les magiciens et les fées.

Car de la Flûte enchantée de Mozart à cette histoire à facettes, le lien d’inspiration selon Hofmannsthal et Strauss [1] eux-mêmes est avéré.

Quatre personnages. La fille du Roi des Esprits, Femme sans ombre, extra- terrestre  et épouse de l’Empereur des Îles du Sud est. l’Empereur qui sera pétrifié dans trois jours si la Dame ne trouve pas d’ombre-donc d’humanité et de capacité à enfanter-un teinturier Barak , homme désargenté et bonhomme [2]s’il n’était affublé d’une fratrie criarde. Son épouse, acariâtre à force de ne pas pouvoir rêver, se sortir du quotidien…En elle réside la rancœur de ceux qui n’ont de temps que pour le travail et point pour l’amour et le rêve.

Toulouse 

Un Bal Masqué de Giuseppe Verdi

Le théâtre est masqué. Sinon pas de théâtre.

Riccardo (Ténor), gouverneur de Boston a pour ami et conseiller (Renato) Baryton époux d’Amelia. Riccardo et Amelia s’aiment. Secrètement.

Le peuple aime son souverain, calme et entente régent en ces lieux. Nulle idée politique dans cette pièce comme ne l’affirme Verdi. Oscar est le Page de Riccardo il est chanté par un soprano féminin. Des conspirateurs  projettent l’assassinat de  Riccardo. Ulrica est une pythonisse, d’origine tzigane probablement, qui prédit l’avenir, elle a bonne réputation et nombreux sont ceux qui lui rendent visite. Mais elle gène terriblement les corps établis comme l’Église et les tenants de la bonne  société. Les conspirateurs  refusent tout changement dans l’ordre établi.

Maria Stuarda

Opéra de Donizetti

Une grande première au Met

 La soprano américaine Joyce di Donato au sommet de son talent nous offre une interprétation prise sur le vif qui la rend inoubliable et incomparable.

Paru chez Erato en début d’année.Un superbe DVD qui fait date dans l'interprétation du rôle titre mais également de la production de l'oeuvre ainsi entrée au répertoire du Met

Les Carmina Burana aux Chorégies d’Orange

L’émerveillement inattendu !

 

Je règnerai, Je règne, J'ai régné, Je suis sans règne[1]

 

 

 

Époustouflante réalisation  des Carmina Burana  aux Chorégies d’Orange cette année. Le public a fait une ovation à tous les participants de cette production d’une qualité absolument exceptionnelle par tous ses éléments.

Nous savons que le compositeur Carl Orff composa entre 1935-1936 d’après les textes  des Chants de Buren  du monastère bénédictin en Thuringe.

La Roue de la Fortune et ses états, se trouvent à l’origine de 24 chants profanes dont l’inspiration tient de la nature,  des plaisirs et  des sensations comme des différentes phases de la vie humaine et naturelle.

Le premier chant étant repris en dernière place afin de constituer une somptueuse coda chantée par les chœurs. Cinq parties avec des solis pour Soprano, ténor haute contre et baryton.

O Fortuna Imperatrix Mundi O Fortuna Imperatrix Mundi

Primo vere

In Taberna [Dans la taverne : chansons à boire et satiriques]

 Cour d'amours [Chansons érotiques]

Blanchefleur et Hélène

Les spectateurs venus nombreux et quelques jours après ceux  de la chaîne ARTE s’attendirent à un concert tout simplement classique.

Une surprise les attendait. Avec une  dimension visuelle de tout premier ordre, alliant la couleur et la lumière intérieure que l’art du vitrail créa au moyen âge ; la perception de la lumière au travers de nos rêves.

Nous le devons à  un  complice Philippe Druillet[2] a mis au point un défilé d’images projetées et articulées  sur le mur géant du théâtre antique et ces images fortement inspirées de l’Orient, mais aussi des peintures de Jérôme Bosch, [3] ont créé une atmosphère captivante dès les premières secondes et l’ envoutement  entoura le public et les interprètes d’un  nuage magique dynamisant l’harmonie de la musique, ses voix et des images d’un univers infini. La magie ésotérique opère dès les premières mesures  et cette Cantate  apparut comme un monde interstellaire dans lequel les interprètes nous projetèrent à leur suite  au cours cette heure idéale.

 

Le chef d’orchestre Fayçal Karoui fringant d’allure, d’une attention aigüe et passionnée, déployant  l’excellence du geste, la justesse des rythmes dans son incessante versatilité, distille  l’expression de cette œuvre de tout son être avec un charme et une habileté suprême  à la tête de  l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine, les Chœurs de l’Orfeon de Pampelonès et les Maîtrises des Bouches du Rhône et les Chœurs de l’opéra du grand théâtre d’Avignon. Animé de l’énergie d’une jeunesse  jaillissante il  fait aboutir cette interprétation inspirée comme une fresque grandiose  et la rend intemporelle et   inoubliable.

Les Carmina Burana ne sont plus cette suite de chants profanes déclamés en langue latine, vieil allemand et vieux français  d’une noble manière un peu statique malgré leurs poésie prenante, mais  nous signifient jusqu’à la possession omniprésente que nos chances et nos misères alternent en un monde où se côtoient le Bien et le Malla Beauté et la Laideur, l’Amour fou et l’Amour dérisoire ! Et la haine, la sottise et le vulgaire etc. Et  ce monde même à l’échelle de nos désirs fous de tendresse et d’oubli comme de débordement et de sagesse nous envahi malgré nous pour notre plus grande joie.

 L’enchantement devant le mur  d’Auguste et les gradins du théâtre antique aura rarement été aussi fabuleux .Je dirais que la brièveté de l’œuvre ainsi présentée ajoute au fantastique expression de cette réalisation absolument parfaite. Et c’est un bonheur redoublé car nous avons pu l’enregistrer !

L’orchestre  national de Bordeaux Aquitaine a montré qu’il était l’une des plus belles phalanges européennes .Par la souplesse et le dynamisme de ses cordes, leurs couleurs chamarrées, la justesse et la virtuosité naturelle de ses bois, l’éclat triomphant et dans le focal de ses cuivres. Mais aussi par cet art du phrasé et le ressort de son souffle.

Trois solistes en première ligne, la soprano colorature allemande  Julia Bauer, le baryton  argentin Armando Noguera et le ténor Haute contre Max Emanuel Censic. Tous les trois ont véritablement intégré cette partition heureuse pour de si bons chanteurs. Ma préférence ira à Julia Bauer dont la virtuosité pyrotechnique d’une aisance et d’une assurance à tous égards surprenante n’empêche l’intelligence et la grâce de la déclamation lyrique. La qualité du timbre et la largeur et la gaine vocale comme la fiabilité technique allant de pair Cette cantatrice assumant le rôle de Zerbinetta dans l’Ariane de Strauss, montre ici dans ses chants d’une envolée céleste  d’une grâce  angélique et d’une force d’expression idéales. Armando Noguera , style sobre et adéquat , sûr avec la partition  se qualifie par une diction accomplie et une adéquation musicale remarquable ; ici parfaitement soutenu et accompagné par Fayçal Karoui , sa prestation vaut cent fois ce qu’il a donné dans le Barbier [4]. Max-Emanuel Censic  demeure le véritable contre ténor d’excellence au timbre naturel et parfaitement juste il ajoute une musicalité sans faute et un phrasé de comédien.

Les chœurs de l’Orfeon de Pampelonès tout comme ceux d’Avignon dynamisés et soutenus par   Fayçal Karoui  ont  donné à cette interprétation le juste équilibre et la profondeur de l’expression universelle de cette œuvre. Harmonie des timbres et respect  des départ et des arrêts sans faute ; ils ont fait corps avec l’œuvre et avec le chef d’une manière parfaite.

Voici une soirée inattendue et merveilleuse. Un grand moment pour les Chorégies pour ces artistes qui ont véritablement et visiblement  éprouvé un grand plaisir à cette interprétation à laquelle rien ne manquait.

Amalthée

17 juillet

Et sur ARTE



[1]  Regnabo, Regno, Regnavi, Sum sine regno phrase d’accompagnement de la roue de la fortune située sur la première page du manuscrit

[2] auteur dessinateur des bandes dessinées de science-fiction

[3] Choix absolument personnel

[4] opéra de Lille(il  prend des libertés avec Rossini )et Orange (le concert)

Année Richard Strauss

Daphné au  Capitole de Toulouse

 Une bien belle  après midi  nous attendait au Capitole de Toulouse  en ce dernier dimanche de Juin.

L’opéra en un acte Daphné ne fréquente pas beaucoup les théâtres lyriques. Treizième ouvrage lyrique du compositeur qui est alors dans sa Soixante quinzième année et en pleine gloire, ce fut le jeune chef autrichien Karl Bohm qui en dirigea la Première.

Il est vrai que cette Tragédie bucolique écrite par Strauss entre 1936 et 1937 et représentée en Octobre 1938  à Dresde ne ressemble pas  beaucoup aux autres pièces du compositeur. Mais l’Amour de Danaé et Friedenstag non plus !

Inspirée des personnages de la mythologie grecque Apollon et Daphné dont Théodore Chasseriaux fit une évocation picturale mémorable[1], le livret fut écrit par de Joseph Gregor .

Brièvement, l’amour d’Apollon pour la nymphe Daphné ne peut aboutir car la belle, d’une grande beauté est chaste par nature. Elle sera transformée selon la légende rapportée dans ses Métamorphose par Ovide, en Laurier.

Opéra de Zurich

Giacomo Puccini

La Fanciulla del West

C’est à New York en 1910 qu’Arturo Toscanini lève la baguette sur la Première de l’opéra du compositeur G. Puccini La Fanciulla del West.

Enrico Caruso assurant le rôle, peu lyrique, de Johnson alias le bandit Ramirez et Emmi Destin celui de Minnie, la petite sœur ou mère, sorte de sainte laïque des gros bras chercheurs d’or de la Californie en instance de gloire et de richesse.

Le succès fut de grande ampleur, auprès des spectateurs  habitués du Metropolitan opéra  dont une large partie est d’origine italienne, mais également de par l’origine de la pièce de David Belasco alors le dramaturge le plus célèbre de la Californie et de New York où plus de cent œuvres de lui furent jouées.

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Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"

Tel. 07 88 21 15 46

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